Le "En même temps" jésuite se termine mal dans le film "Mission". |
Entre un pape plutôt âgé, pourfendeur des injustices
sociales, défendeurs des migrants, et un Président, plutôt (très) jeune, accusé
d’être le Président des riches, qu’y-a-t-il en commun ?
Tous les deux sont des « fils de jèzes », des fils
de jésuites. C’est-à-dire qu’ils ont reçu la même formation intellectuelle.
Emmanuel
Macron étudia de la sixième à la première, au lycée jésuite d’Amiens, la
Providence. Quant au cardinal Bergoglio, il a été le chef de la congrégation en
Argentine.
Le fameux « en même temps » vient sans doute de
là, plus que d’une hésitation entre la droite et la gauche, un balancement
intellectuel, caractéristique du raisonnement jésuite, de la casuistique, du
fait de tout traiter au cas par cas.
Archevêque de Buenos Aires, le pape François était hostile à
la Théologie de la libération, sympathisante du marxisme. Mais « en même
temps », il a été l’évêque des pauvres, refusant de loger dans la palais
des archevêques de Buenos-Aires, pourfendant corruption et affairisme des
dirigeants argentins.
Le « en même temps » a des vertus. A Rome, comme à
Paris, il permet d’arriver au sommet de la hiérarchie, et de mener des réformes
tambour battant.
Mais être jésuite veut aussi dire: Etre hypocrite. Et les
jésuites sont parfois accusés d’être arrogants intellectuellement. Cela peut provoquer
des réactions de rejet et même plus. Comme au XVII ème siècle, quand les « réductions » indiennes développées
par les Jésuites au Paraguay, avec une organisation sociale et économique très
avancée firent de l’ombre aux empires coloniaux et esclavagistes de l’époque. Jusqu’à
ce que portugais puis espagnols n’y mirent fin par la guerre.
Dans l’Histoire, comme dans le rappelle magnifiquement le film
« Mission », le « en même temps » jésuite se termine fort
mal.
Or l’Histoire se répéte perpétuellement, dit-on. Mais en même temps …
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