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dimanche 31 décembre 2017

En 2018, c’est promis, je plonge dans le darknet.


Plus le net étend ses possibilités, plus nous tournons en rond.
Où est passé le hasard de la découverte, d’une rencontre, un livre dont la couverture nous appelle sur un présentoir choisi par un libraire, une discussion à la terrasse d’un café inconnu avec des voisins de table inconnus, des informations qui ouvrent l’esprit, choisies et rapportées par des journalistes qui signent leurs articles, dont on peut suivre ou ne pas suivre la subjectivité, un journal que je peux acheter, ou pas, une radio que je peux écouter ou pas, une personne que je peux aborder ou pas.
En 2017, un clic, un effleurement d’un écran tactile, et le monde entier est à notre portée, la nouvelle du battement de l’aile d’un papillon à Hong Kong nous parvient comme celle du dernier menu de fête proposé au Mandarin Oriental Paris, un rappeur bodybuildé et millionnaire clash un autre rappeur millionnaire et bodybuildé, une star est morte, une autre star est appelée à régner, en Egypte des coptes sont tués par des terroristes islamistes, à Rome le Pape appelle à faire preuve d’humanité, à Paris le tweet d’un SDF qui proteste contre les grilles anti-clochard de la Ville de Paris fait le buzz, sur les murs de nos réseaux, les stories de nos amis, certains sont des poètes, d’autres des artistes, tiens l’un fait de la randonnée en Haute-montagne, lui, continue avec ses obsessions sociétales, d’autres encore étalent leurs vies comme leurs cadeaux.
Nous n’avons plus d’intimité,et tout est mélangé. Nous sommes traqués, espionnés, étudiés, partout et en permanence. Ah ! les cookies. Eux ne se mangent pas, mais ils nous bouffent ; ils enregistrent tout ce qui nous intéressent pour nous orienter vers ce qui nous intéresse. C’est un cercle vicieux. Des algorithmes sont là pour prévoir nos comportements, nos réactions, nos désirs. Donc nous ne lisons plus qu’une sélection d’informations fondées sur les informations que nous avons déjà consultées. Nous n’entendons plus que les opinions que de ceux qui partagent nos idées, nous n’écoutons plus que la musique que nous avons déjà écoutée. Sur Deezer, sur Apple, sur Vimeo, nos goûts sont anticipés, des playlists vous suggèrent : « Vous pourriez aimer aussi ça ». Mais il est où le grand programmateur musical ? A la maison de la radio ou à Cupertino ?
Nous tournons en rond. Plus de découverte, plus de hasard. Nous écoutons en boucle nos sélections. L’impression d’être enfermé dans un univers dont les murs se réduisent, un monde qui s’appauvrit et se referme sur son propre petit soi. Jamais les chèvres n’auront été aussi bien attachées à leur piquet.
En 2018, c’est juré,  je dézingue mes cookies, j’échappe à mon adresse IP, je plonge dans le darknet , Je vais le faire. Comme dans cet article que j’ai lu sur le net.

A chaque nouvelle année, nous faisons de vœux pieux, nous prenons de bonnes résolutions, mais combien sont tenues ?

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