Interview ou exercice de péripatéticiens ? |
Il
paraît que l’interview, non pardon l’entretien, non pardon encore, la promenade du Président avec le sémillant Laurent Delahousse,
est une nouvelle manière de s’adresser aux français, qu’elle appartient au
nouveau monde, l’interview appartenant à l’ancien.
C’est
vrai qu’interviewer quelqu’un tout en marchant ( En marche-ant, vous saisissez? ) c’est rudement original. Du
jamais vu à la télé. En tout cas pour ceux qui ont une mémoire de poisson rouge, parce que sinon ça a déjà été fait 36 fois. Par Michel Denizot par exemple.
Donc
on se promène. Mais on avait plus l’impression d’être dans Vivement Dimanche de Drucker où sur le
canapé rouge tout le monde il est beau tout le monde il est gentil, mais c’est
la loi du genre. Ou plutôt dans Secrets d’Histoire,
et l’on s’attendait à tout moment à ce que Stéphane Bern non pardon Delahousse,
ouvre une porte dérobée en nous annonçant avec gourmandise. « Et pour la première fois, vous allez
découvrir le PC secret , l’abri anti-atomique où aucune caméra n’a jamais pu
entrer etc »…
Finalement
qu’avons-nous appris ? Macron est un jeune homme intelligent, sympathique
qui s’entretient avec un jeune homme sympathique, les deux faisant un concours
de dents blanches, avec une mention sourire plus carnassier pour le Président.
Il paraît
que cela fait partie de la nouvelle stratégie de communication du Président,
afin de surfer sur une remontada de sa côte de popularité. Mais on peut se
demander si cet exercice de péripatéticien
ne va pas plutôt le desservir.
Péripatéticien,
c’est ainsi que s’appelaient les disciples d’Aristote qui philosophaient tout
en se promenant.
Péripatéticienne.
C’est autre chose, plus trivial, même s’il s’agit toujours de promenade, mais
de jeunes femmes ou jeunes hommes rue Saint-Denis ou au Bois de Boulogne. Mais
cela n’a rien à voir bien sûr avec l’émission d’hier soir. Ce serait injurieux
pour le journalisme français qui, comme on le sait, n’est jamais courtisan.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire