Mourir en EHPAD: Le sens de nos vies ? |
Il paraît qu’on va tous y passer. Mourir.
Ça paraît tellement irréel, fou ; Pas
pour moi ; Mais qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu pour que ça s’arrête ?
Notre Vie. La vie ici, sur terre, avec toutes ces merdes, mais si belle quand
même.
Vais-je finir ainsi en vieux corps décati,
bavant et me pissant sur moi, avec une visite par mois ? Pépé va bien ? Mémé va bien ?
Ce n’est pas possible. Ce n’est pas pour moi.
On nous aurait menti ?
Pourtant tout a été écrit: La
vieillesse est un naufrage.
Mais
sur le Titanic, il semble qu’il y ait
eu plusieurs classes.
En
première, avec accès à la chaloupe de sauvetage dans l’eau glacée, il y aura :
Emmanuel Macron ? Dans 40 ans ? Allez
Monsieur Manu , on mange sa compote. Vous vous êtes fait sur vous ? Pas de
problèmes, on vous changera tout à l’heure.
Réduit
à un vieillard qui se pisse sur lui ? Non, c’est un cauchemard. J’ai
tellement de choses à transmettre, à échanger. Une génération chasse l’autre. Une
seconde prend le pouvoir. La troisième enterre la première. Certains pensent qu’ils
vont monter par un téléphérique céleste jusqu’au ciel, d’autres qu’ils
baigneront ad vitam aeternam dans la lumière céleste, d’autres encore qu’ils boiront
du miel et du lait de l’Hadramaout entouré de dizaines de vierges, d’autres
encore qu’ils se réincarneront en coccinelles, d’autres encore que… rien du
tout .
Avant
tout ça, il y a nos dernières années. C’est comme pour les prisons. Dis-moi
comment tu traites tes anciens, dis-moi comment tu traites tes prisonniers, et
je te dirais comment tu es, qui tu es.
Eh !
bien, nous sommes mal. Parce que la société d’aujourd’hui est pire que celle de
1984 d’Orwell ;
A
Station F de Xavier Niel, rien est prévu pour ceux qui sont un peu moins dynamiques,
ceux qui s’apprêtent à passer l’arme à gauche. Il faut être jeune, dynamique,
en forme. Sinon, out ! Aux oubliettes. Fini la transmission entre les ancêtres,
l’expérience, et les nouvelles générations.
Quelle
connerie ! Alors que c’est la transmission entre générations qui nous fait
accéder à l’éternité. Le vrai tombeau des morts est le cœur des vivants.
Finir
ses jours, chez soi, face à son jardin, sa rue, sa mer, sa montagne, son
village ? Est-ce trop demander après une vie de travail, d’éducation, de
transmission ?
Alors
respect pour les personnels dévoués et débordés des asiles de vieux. Mais les
EHPAD ne passeront pas par moi.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire