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jeudi 7 mai 2009

2 ANS, 1594 EUROS, 1983 : Tout changer pour que rien ne change !

Il paraît qu’il est temps de faire le bilan de la Présidence de Nicolas Sarkozy… Admettons : 2 ans, c’est un chiffre rond. Mais cette durée parce qu’elle est « ronde » est-elle pertinente ?
En 1983, 2 ans après la victoire de l’Union de la Gauche, quel bilan aurions-nous tiré de la Présidence de François Mitterrand ? Calamiteux ? Oui, effectivement : Adieu les promesses de changer la vie ; la faillite de nos finances ; le Franc en chute libre, un virage de politique économique à 180 °C dont le mot d’ordre devenait enrichissez-vous ! Avec comme figure de proue, Bernard Tapie, première moutûre, et comme laissés pour compte les salariés les plus modestes, les hausses du SMIC de 1981 ayant été avalées par les nouveaux plans de rigueur…
On sait que par la suite François Mitterrand allait rester 12 ans de plus au pouvoir. Comme quoi, 2 ans c’est peut-être un peu court pour juger l’action d’un gouvernement.
Mais 2 ans, c’est long , très long, pour ceux qui gagnent moins de 1594 euros par mois, et ce sont la moitié de tous les salariés à temps complet en France. 1594 euros: C’est un chiffre qui non seulement n’est pas rond mais surtout qui ne tourne pas rond… Mais que le travail en France soit si mal rémunéré, que les bas salaires soient si bas ne remontent pas à 2 ans. Car notre grand sport national, chaque fois qu’une nouvelle équipe arrive au pouvoir, politique ou dans les entreprises, c’est de nommer des commissions pour analyser, « auditer » les problèmes. Et puis, et puis, plus rien…
Il y a 30 ans déjà, on apprenait avec des professeurs d’économie tout à fait remarquables, de « droite » comme de « gauche », comme par exemple Alain Cotta, Dominique Strauss-Kahn, ou Jean-Paul Betbèze, qu’en France le travail n’était pas assez bien rémunéré, que les bas salaires dans l’industrie y étaient 1/3 plus bas qu’en Allemagne, dont les produits étaient pourtant plus exportés que les notres, que les charges sur les salaires destinés à financer nos systèmes de solidarité, de santé, de protection sociale étaient trop élevées et qu’il fallait réfléchir à un financement qui ne repose pas sur les seuls salariés ( Tiens, ce n’était pas idiot cette idée de faire payer une taxe aux produits fabriqués dans des pays où les salariés et les entreprises ne sont pas soumis comme chez nous à ces prélèvements sociaux, on a appelé ça comment avant d’en abandonner l’idée: TVA sociale ?) .
30 ans : Les mêmes problèmes, les mêmes analyses, et rien ne change… Finalement nous donnons l’impression de jouer dans un mauvais remake du « Guépard », vous savez, cette Sicile, vivant dans le souvenir de sa splendeur passée et de sa douceur de vivre et où les classes dirigeantes qu’elles jouent le jeu de la droite ou de la gauche appliquent la politique suivante : « Tout changer pour que rien ne change ! ».

1 commentaire:

Didier MEDECIN a dit…

Excellent Pierre...si seulement ta clairvoyance était partagée. Les Français ont la mémoire courte...Bzzz

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