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lundi 30 novembre 2009

La Suisse : Son chocolat, ses coucous, ses banques, ses minarets (NON, plus ses minarets )

En me réveillant, ce matin, j’ai eu envie de succomber à un exercice d’une facilité scandaleuse : faire rire au détriment des Suisses, des Helvètes, quoi ! Je sais, c’est nul (est-ce un signe avant-coureur d’une attaque de grippe A ?) mais ça marche toujours. Et puis c’est certainement une manière de prendre une revanche facile sur ces helvètes qui nous regardent de haut depuis leurs montagnes, alors que le Mont-Blanc est FRANÇAIS, non mais .

Donc , les suisses ont interdit la construction de minarets.

Tant mieux : Vous imaginez Genève, où le jet d’eau serait dépassé par un minaret ? Ou bien Heidi obligée de porter la bourkha, (vous savez la blonde avec nattes et wonderbra, qui court dans les alpages pour rejoindre son grand-père qui l’attend devant sa ferme avec géranium mais sans minaret pour lui offrir un bol de lait tout chaud avant de … non, là je m’égare) ? Remarquez que si les minarets sont maintenant interdits, les bourkhas, elles, ne le sont pas... Cherchez l'erreur!

Bref, la Suisse restera propre, en allemand on dit « rein », c’est un mot qu’employaient déjà les nazis à propos de la race , de la race pure. Rappelons que 80 % des Suisses sont alémaniques. Oui, je sais, pendant la seconde guerre mondiale, l’armée suisse a courageusement résisté à Hitler. Nous « sur France », cela nous fait rire, mais en Suisse, c’est ce que tous les enfants apprennent à l’école, « si Hitler n’a pas envahi la Suisse, c’est qu’il redoutait la terrible armée des citoyens helvètes , qui en cas d’invasion, aurait fait d’Alpenzell une défaite plus terrible que Stalingrad »… A chacun ses grands mythes nationaux, en Suisse, c’est le mythe Guillaume Tell, qui représente les Suisses comme de courageux paysans résistant aux puissants et se regroupant ainsi pour vivre libres entre Royaume de France, Empire germanique, Etats de l’Eglise. En France, on croit bien que le monde entier nous envie nos vins, nos fromages, notre « plus belle avenue du monde », les 35 heures etc…

Parmi les mythes suisses, au côté d’Heidi, il y a les référendums. Ah! les référendums, les "votations" présentées chez nous comme le summum de la démocratie « participative ». Elles ont ainsi « permis » à la Suisse d’avoir été un des derniers pays en Europe à accorder le droit de vote aux femmes, en 1990 seulement (!), en raison de la résistance du canton Alpenzell... et à toujours dire non à l’Europe (en fait « nein », plus que non, ou no ). Le référendum, voilà bien un mythe encore plus tenace que Hitler et l’armée suisse, et il marche même chez nous. Entendre au moment même où la démocratie participative suisse disait non aux minarets, Ségolène Royal faire une nouvelle fois l’éloge de la démocratie participative, comme élément essentiel de la modernisation de la notre vie politique, semble un peu surréaliste…. Démocratie participative … Et ce ne serait pas un pléonasme ? Existe-t-il des démocraties non participatives ?

Dommage qu’on ne soit pas en Suisse. Cela aurait rendu impossible la construction de la grande Mosquée de Lyon (imposée en 1994, par le maire de Lyon, Michel Noir, de « droite », contre son électorat ), ou celle de Paris (merci, Liautey… car si on avait à l’époque , 1926, consulté les habitants du 5ème arrondissement à Paris, aujourd’hui les bobos de la capitale n’auraient pas le plaisir d’aller gouter à la formule Hammam, thé à la menthe et pâtisseries au miel, que propose le délicieux restaurant qui s’y trouve)…

Allez, encore un effort, et on va consulter les Suisses au sujet de Roman Polanski, faut-il l’extrader vers les Etats-Unis ? Oui, Non ? Et puis les français, au sujet des mosquées, Oui, Non ? Au sujet d’Hadopi, Oui, Non ? Au sujet de la loi de finances, Oui, Non ? au sujet de la suppression des députés et sénateurs, devenus inutiles, Oui, Non ? De la transformation du président de la République en Guide suprême, Oui, Non ? Guide en allemand , cela se traduit, par «Führer», et c’était ainsi qu’Hitler se faisait appeler après que les allemands, par référendum, lui ait accordé les pleins pouvoirs. On pourrait même demander aux Saoudiens, pour ou contre la construction d’Eglises ou aux Egyptiens, pour ou contre la destruction des églises coptes, dans ces deux derniers cas, remarquons que les gouvernements ont précédé, anticipé, les choix des citoyens…

Nous vivons une e-poque participative formidable !

P.S :Et pour se regonfler le moral, relisons un grand auteur suisse, « La visite de la vieille dame » de Friedrich Dürrenmatt, fonçons au Musée Paul Klee, avant qu’une votation n’en expurge des tableaux comme Sindbad le marin, ou réécoutons la merveilleuse « petite leçon de géographie helvète » de l’humoriste Marie-Thérèse Porchet, comme quoi les premiers à brocarder les défauts et les travers de la Suisse, ce sont les Suisses…

http://www.youtube.com/watch?v=lvXSPm68jhE

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