Paperblog

mardi 1 décembre 2009

NE DITES PAS À MES AMIS QUE JE ME SUIS FAIT VACCINER, LA PLUPART EST CONTRE…

En me réveillant ce matin, j’ai eu l’impression d’avoir réalisé un exploit EX-TRA-OR-DI-NAIRE, je me suis fait vacciner contre la grippe A. Un instant, j’ai eu une vision à la fois rassurante et effrayante, des rues de nos villes frappées par la pandémie, où les cadavres recouverts à la hâte de chaux s’accumulaient à côté des poubelles de tris sélectif (Au fait, les cadavres, c’est quel container ?). Un peu comme dans « La Peste » de Camus, dont d’ailleurs, à défaut de le mettre au Panthéon, on peut lire et relire et revoir, les romans, essais, pièces de théâtre.

J’admets que je suis un oiseau rare, une tête brûlée, un casse-cou, un provocateur, un doux dingue. Se faire vacciner ? Avec tous les risques ? Avec une variante : Céder aux sirènes du gouvernement ? (Par « sirène», ne voyez aucune allusion perfide à Roselyne Bachelot). Je vais même aggraver mon cas, car je l’avoue : Je n’ai jamais eu le moindre doute sur l’utilité de cette vaccination, et, depuis le départ, j’étais décidé à y aller. Je dois être affreusement conditionné par l’offensive marketing des lobbys pharmaceutiques, ou mais c’est beaucoup moins vraisemblable, convaincu par la campagne de Roselyne… (M.D.R ???)

Il faut dire qu’à l’école communale déjà, j’avais été impressionné par un dessin représentant Louis Pasteur et le petit berger alsacien Joseph Meister, qui fût sauvé de la rage par le vaccin. Devenu adulte, Meister fût embauché comme gardien à l’Institut Pasteur, jusqu’en 1940, où n’ayant pas réussi à empêcher l’entrée des soldats de la Wehrmacht dans la crypte abritant les restes de Pasteur, il préféra se suicider. Comme quoi, grâce à Pasteur, et à la vaccination, la rage tue moins que le fascisme. Et la bêtise.

Et donc, non, je n’ai pas peur. Oh ! bien sûr, je n’ignore pas que ce n’est pas sûr à 100 %. Il peut même y avoir des effets secondaires et on ne sait jamais, on peut même se faire renverser par une voiture en sortant d’un centre de vaccination. Mais bon, ne vaut-il pas mieux un petit clic (une piqurette) plutôt qu’une grande claque : dix jours au lit avec une fièvre de cheval, non pardon, une fièvre de porc croisé à un poulet.

En caricaturant, il me semble un peu scandaleux et beaucoup « enfant gâté », de jouer les difficiles devant une vaccination gratuite dont plus de 80 % des habitants de notre planète ne pourront pas bénéficier. Quand on pense qu’il y a une dizaine d’années, l’O.M.S estimait pouvoir annoncer l’éradication du choléra, grâce à la vaccination, et qu’aujourd’hui cette maladie fait des milliers de mort, ne serait-ce qu’au pauvre Zimbabwe soumis à la terreur du dictateur Mugabe, on se dit qu’on a bien de la chance de vivre dans un pays qui peut nous offrir ce luxe, ce luxe littéralement vital.

Bien sûr, il faut passer le redoutable obstacle de la T.G.V, patiemment mise au point par tout ce que les services de Roselyne Bachelot compte comme experts, chargés de mission etc…, « on allait voir ce que l’on allait voir », la Très Grande Vaccination à la française que « le monde entier nous envie » parce que c’est une spécialité bien française de croire que nous allons faire mieux que les autres, et que pour faire bien, il faut faire grand, ou très grand… Après le T.G.V, la Très grand Bibliothèque, le Très grand musée, le Très grand Opéra etc… Résultat : Se faire vacciner tient du chemin de croix, comme quoi le chemin qui mène à l’enfer est pavé de bonnes intentions.

Je passe sur les détails. D’abord obtenir le fameux bon de vaccination sans lequel il n’y a pas de salut. Ne faisant partie d’aucun groupe prioritaire, il aurait fallu en effet que j’attende un ou deux mois, ce qui donne tout le temps de contracter la grippe A au moins une douzaine de fois. J’ai dû ensuite m’y reprendre à trois reprises, repoussé par les heures d’ouvertures « flottantes ou des files d’attente dignes d’un pays de l’Est d’avant la chute du mur.

Mais, bon, c’est fait. Merci Roselyne. Bravo la France… Au fait, ils font comment, les autres ? Ceux qui n’ont pas la chance de bénéficier de la T.G.V à la française ? Les hollandais, les espagnols, les allemands ? Il paraitrait qu’ils survivent et que même chez eux tout se passe plutôt bien. Mais ça doit être des ragots.

Nous vivons une e-poque formidable !

Aucun commentaire:

Archives du blog