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vendredi 7 mai 2010

RIOTS A ATHENES, FOG A LONDRES : L’EUROPE : WHAT A BORDEL !…

Maintenant, tout est clair, dans ce brouillard qui entoure les résultats des dernières élections en Grande-Bretagne, sur fond de crise financière, crise économique, crise sociale, crise d’identité, montée des nationalismes, crise de la politique et des partis traditionnels, (ai-je oublié quelque chose ?) : C’est la faute à BRUXELLES, A L’EUROPE, A L’EURO, A L’OUVERTURE DES FRONTIERES… Vite, inondons le tunnel sous la Manche, revenons à la livre Sterling, au Franc, déployons les gabelous sur les Pyrénées, larguons la Grèce, le Portugal, et puis tous les pauvres d’Europe, la Corse, le Limousin, et pourquoi pas aussi le 9-3, 9-4… Revenons au bon vieux temps, et « je veux tout, tout de suite (…) et que cela soit aussi beau que quand j’étais petite » (oui, ça, c’est la touche « culture et j’étale » de ce papier, une référence à la géniale pièce de Jean Anouilh, « La guerre de Troie n’aura pas lieu » et qui en plus permet de faire un lien entre les britishs, nous, et les grecs).

Pardon ? La Grande-Bretagne n’est pas dans l’Euro ? Ni dans Schengen ? Elle n’en a rien à faire de notre politique économique et sociale européenne, et c’est sa faute, à elle et à elle seule, si elle est l’un des pays européens qui s’est le plus pris la crise financière dans les dents ? Et pourquoi l'Allemagne avec l’Euro, faible comme fort, explose ses performances à l’exportation, alors que les salaires des ouvriers y sont plus élevés que chez nous ? Sur le long terme, n'est pas plutôt un gage de stabilité pour tous les européens que Athènes ait ces dix dernières années totalement rénové ses infrastructures, que Lisbonne aussi et que l’Espagne, n’en parlons pas, même si toutes ces « mises à niveau » ou « rattrapages » des européens les moins bien lotis, ça « nous coûte » ou bien encore « wir wollen nicht mehr zahlen » comme on commence de plus en plus à dire à Berlin. Faut-il revenir à l’Europe à 6 ? A tout seul ? Et puis pourquoi, la Suisse n’est pas dans l’Europe ? Au moins, ça nous coûterait moins que les Grecs ? Où s’arrête notre solidarité, non seulement entre européens, mais même entre citoyens d’un même pays ? Faut-il se comporter comme les habitants de ces cantons suisses d’Alpenzell ou d’Emmental, les derniers en Europe à avoir accordé le droit de vote aux femmes, et où, depuis Guillaume Tell, l’on se méfie de tout ce qui vient d’au-delà une portée d’un tir d’arbalète ?

Et si l’Europe, ce n’était pas cela: Ce foutoir, un peu. Mais qui s’appelle aussi « démocratie », beaucoup ! Démocratie, mot qui vient du Grec justement.

Peut-on, comme le font tous ces conservateurs, qu’ils se disent de gauche ou de droite, de Mélenchon à Le Pen, rendre Bruxelles, l’Europe, et l’Euro, responsables de tous nos maux actuels, alors que c’est bien le manque d’Europe, et de coordination des politiques économiques, fiscales, sociales qui pose problème, et que eux ont voté « NON » aux référendums qui esquissaient un début de « gouvernance » européenne ?

Ce n’est pas par un retour frileux à nos près carrés que nous nous en sortirons, mais par une marche en avant de la construction européenne. Avec ceux qui veulent. Avec ceux qui peuvent. En levant enfin, ce tabou de l’Europe à 2 vitesses. Pour qu’enfin , les « marchés », et la « city » de Londres, entendent l’Europe économique parler d’une seule voix.

Et au futur ( ?) Premier Ministre Britannique, qui sera forcément « eurosceptique », il faut redire les mots du Général De Gaulle : « L’Angleterre, je la veux toute nue ! ». C’est-à-dire : Notre porte est ouverte, nous, on avance, revenez-nous voir quand vous serez enfin décidés !

Nous vivons une e-poque formidable !

A revoir la conférence de presse du général De Gaulle de novembre 1967 sur le veto contre l'entrée de la Grand-Bretagne sur le site (remarquable) des archives européennes european navigator E.NA: http://www.ena.lu/

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