C’est une histoire bien connue au Brésil et qui a même fait la couverture du magazine « Veja ».
En 2007, Alex et son frère Alan Teixeira da Cunha s’inscrivent à l’Université de Brasilia. Comme toutes les grandes universités brésiliennes, celle-ci vient d’instaurer un système de quotas pour les « noirs » et les « métis » leur réservant un minimum de 20 % des places. Il faut dire que contrairement à un cliché très répandu sous nos latitudes, noirs et métis qui sont à peu près la moitié des 180 millions de brésiliens, sont toujours victimes d’un racisme hérité de l’esclavage. Et qui en gros signifiait pour les blancs vis à vis des noir(e)s : « Coucher, oui , mais épouser ou embaucher, non ! ». Il n’y a que 5 % d’étudiants de couleur, dans les universités brésiliennes. Et il a fallu attendre 1994 pour qu’un noir soit nommé ministre, c’était Pelé, ministre des Sports.
Retour à Alex et Alan, métis, de même père, noir, de même mère, blanche. Ils s’inscrivent donc pour bénéficier du système de quotas. Quelques jours plus tard, l’université envoie sa réponse, un jury s’est réuni qui a aussi analysé leurs photos: Alex est refusé car jugé »blanc », Alan, lui a été jugé « noir ». Or, Alex et Alan sont non seulement frères, mais jumeaux « univitellins », c’est-à-dire issus du même œuf : On ne peut pas faire plus identique !…
Cette situation absurde démontre bien que ceux qui croient encore à l’existence de races bien définies, sont les mêmes qui croyaient que la terre était plate, et qui aujourd’hui pense qu’il suffit d’être blonde et d’avoir un nom breton pour être sûre de n’avoir que du sang celte ou gaulois dans les veines Dans des pays où les communautés se mélangent, ce qui est le cas du Brésil ou de la France, et ne se contentent pas de coexister les unes à côté des autres, comme aux Etats-Unis, l’intégration par des quotas, l’établissement de recensement « ethnique », même dans la louable volonté d’avoir des instruments pour évaluer le racisme et la discrimination, peuvent vite atteindre leurs limites et avoir des effets pervers. Dommage de ne pas pousser un peu plus des initiatives comme le CV anonyme, sans photo d’identité, ou les parcours d’excellence, commençant dès le primaire ou le collège, sans attendre l’université : Après tout c’est ce qui avait fait la force de l’Ecole sous la IIIème république et du fameux ascenseur social .
D’un côté on nous propose le chacun chez soi, la peur de n’être plus « chez nous », et cela donne la communautarisation, la « cantonalisation », la Belgique ? L’éclatement de la Yougoslavie ? La guerre civile au Liban ? Le partage de l’Irak en 3 ?
De l’autre, il y a … Il y a quoi au fait? Le vieux rêve de Léopold Sédar Senghor qui avait coutume de dire que le métissage était l’avenir du monde ? Nos vieux mythes républicains ? Mais qui trouvent-ils aujourd’hui pour les défendre avec conviction?
Nous vivons une e-poque formidable.
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