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mercredi 16 mars 2011

Après Marine à Lampedusa , Marine à Fuku-jima ?

Tsunami Le Pen à Lampedusa
Je sais, ce qui se passe au Japon, ne prête pas à rire, et comme tout le monde je suis partagé entre l’effroi devant la violence des catastrophes et l’admiration devant le courage des japonais. Stupeur et tremblement.


Mais à toute chose malheur est bon, et le tsunami japonais a provisoirement relégué au second plan le tsunami Marine Le Pen. Un tsunami qui montre surtout le niveau affligeant du débat politique en France. Au royaume des aveugles les borgnes sont rois, et là je ne fais aucune allusion méchante à Jean-Marie, mais au phénomène médiatique, Marine.


Tel Charles Martel arrêtant les arabes en Poitou-Charentes, Marine était donc partie à Lampedusa pour faire face au tsunami d’africains s’apprêtant à nous envahir avec femmes et enfants. C’est vrai que c’était courageux, parce que je ne sais pas si vous savez, mais Lampedusa, entre l’Etna et le Stromboli (revoir le film avec Ingrid Bergman), c’est beaucoup plus dangereux que d’organiser des apéros saucisson-gros rouge, le Vendredi à l’heure de la prière, près de la Mosquée de la rue Myrrha dans le XVIII° arrondissement de Paris. On risque un tremblement de terre, une coulée de lave plus un tsunami. Certes ce n’était pas les éléments naturels qu’allait affronter la nouvelle présidente du FN, mais bien ce qu’elle croît être « LA » menace, l’immigré. "LA" menace ? Franchement si nos entreprises et notre économie sont la lanterne rouge de la croissance dans le monde et même en Europe (ah ! nos amis allemands, en plein boom économique), n'est-ce pas plutôt à cause des charges qui pèsent sur le travail, plus que sur le capital, du poids de la dette publique, de notre difficulté à faire des réformes que d’autres ont réussi à faire dans les 15 dernières années (et là, ce n’est pas du côté de Lampedusa, mais plutôt du côté de Berlin ou Stockholm qu’il faut regarder).


Dans le plan de com parfait de Marine, tout avait été prévu sauf… un vrai tsunami, une vraie catastrophe, celle du Japon. Et là, couic, plus de Marine. Pour quelques jours... C'est comme si elle avait été à sec sur ces nouveaux problèmes.
Euh ? que dit le FN sur le nucléaire ? et l’indépendance énergétique ? Historiquement son fondateur avait bien tenté d’imposer une solution : l’Algérie française et son pétrole… Je ne suis pas sûr qu’il en serait encore aujourd’hui partisan, parce que de Dunkerque à Tamanrasset, il y aurait non pas 5 mais 50 millions de musulmans. Comme quoi, les problèmes d’énergie, ce n’est pas simple.
Comme d’ailleurs, les autres dossiers pour lesquels, le FN propose des solutions « simplistes ».
Ainsi, pour bloquer d’éventuels nuages radioactifs, on voit mal à quoi servirait de remettre des douaniers sur les Alpes et les Pyrénées. Ce genre de « défis » ne peuvent être réglés qu’au niveau européen, au moins. Et il en va de même pour les mouvements de population, l’immigration, la mondialisation : C’est plus d’Europe qu’il faudrait et non pas replier notre pays sur son pré carré, comme le propose le FN.
Giuseppe di Lampedusa, écrivait dans son célèbre roman «Le Guépard », cette phrase qui correspond bien à l’immobilisme frileux de nos élites face aux défis de notre monde « Tout changer, mais pour que tout que rien ne change ».


Nous vivons une e-poque formidable

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