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mardi 3 mai 2011

La mort d’Oussama Ben Laden : Justice est faite ! Justice est faite ?

Nous n’allons pas pleurer la disparition d’un fanatique obscurantiste qui appelait à la haine et aux meurtres et qui souhaitait faire régresser de 1000 ans des centaines de millions de ses coreligionnaires musulmans. Mais fallait-il pour autant accompagner sa mort du commentaire « Justice est faite », comme le font le Président Obama, des millions d’américains ou les grands titres de la presse anglo-saxonne.
Dans nos démocraties, la Justice, ce n’est pas se faire justice soi-même, appliquer la loi du talion, revenir aux temps du « Far West ». La justice, c’est… juger.
Bien sûr, cela est plus facile à dire qu’à faire. Bien sûr, cela peut sembler naïf face à des terroristes pour lesquels la vie humaine n’a pas la même valeur sacrée que dans nos démocraties. Mais c’est justement ce qui nous différencie des dictatures et des terroristes. Lutter avec nos armes, dans le respect de nos valeurs. Ce qui est loin d’être facile, et pourtant : Notre Justice, notamment dans les pays européens, qui tous ont aboli la peine de mort, c’est poursuivre les pires de criminels, les juger, les condamner mais jamais ne les exécuter. Même s‘il s’agit de violeurs pervers, de tueurs en série, d’assassins cyniques.
Même si la tentation était grande de répondre à la violence par la violence, même s’il y a eu parfois des dérapages, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, l’Italie ou l’Espagne ont réussi à venir à bout ou presque des terroristes de la bande à Baader, de l’IRA, des brigades rouges ou de l’ETA. Et au sortir d’une des plus effroyables barbaries de l’Histoire, la seconde guerre mondiale, le nazisme, l’Holocauste, c’est bien par un procès, même partiel et imparfait, le procès de Nuremberg, que nous avons fait justice.
Bien sûr, attraper Ben Laden vivant, le juger, n’aurait pas été facile, comme le démontre d’ailleurs le précédent assez lamentable du procès et de l’exécution de Saddam Hussein. Et peut-être que pour les commandos américains l’abattre était le plus « sûr ».
Mais le procès Ben Laden aurait peut-être été une vraie occasion de « faire Justice ». D’autant que le guide d’Al Quaida était déjà mort depuis plusieurs mois. Tué par les révoltes dans de nombreux pays musulmans, voire même des révolutions comme en Tunisie, où les populations ont renversé des régimes dictatoriaux et corrompus non pas pour instaurer des califats rétrogrades et la charia, mais au nom des valeurs de liberté, de démocratie, de justice sociale.
Nous vivons une e-poque formidable !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Retranchons-nous derrière le "plus facile à dire qu'à faire"

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