« Fluctuat nec mergitur » Qui vogue mais ne sombre
pas : La devise de la ville de Paris va s’imposer au remaniement
gouvernemental annoncé. Parce que la défaite des socialistes aux municipales
est un tsunami. Et que dans la tempête, il va falloir un sacré capitaine.
Sans jeu de mots, François Hollande aura-t-il une autre
solution que Bertrand Delanoë ?
L’ancien maire de Paris peut se prévaloir
d’avoir su gagner la capitale sur la droite, en 2001, et de l’avoir transmise à sa
successeur désignée. Il jouit d’une certaine popularité, surtout parmi les
bourgeois «bohêmes», fonctionnaires, enseignants qui sont
aujourd’hui l’électorat type du PS. Il ne fait pas peur aux plus modestes, qui,
eux de toute façon, sont de moins en moins nombreux à voter dans les centres
villes comme Paris puisqu’ils n'ont plus les moyens d'y habiter. Il a un petit côté "vert", avec Paris-Plage ou Vélib'. Tout en ayant gouverné avec les alliés des
socialistes, on dit qu’il est autoritaire: Ce qui apparaît aujourd’hui comme
un atout alors qu’il est reproché à Jean-Marc Ayrault, mollesse et manque
d’autorité. Contrairement à Manuel Valls, il ne heurte pas la gauche du PS et
ne ferait fuir ni Cécile Dufflot ni Christiane Taubira. Et puis
contrairement à Valls, il n'est pas soupçonné d’arrières-pensées
présidentielles pour 2017.
Les paris sont ouverts, mais parions que l’ancien maire de
Paris a de bonnes chances de se retrouver à Matignon.
Sauf si… S’il refuse ! Car franchement qu’est-ce que
pourra faire le prochain
gouvernement ? Il n’y aura que du sang et des larmes, puisque depuis deux
ans le gouvernement n’a pas été capable de mener les réformes indispensables. On ne sait toujours rien des 50 milliards - au moins - d’économies qui vont
faire très, très mal, alors que la courbe du chômage ne s’est pas inversée, et
que le déficit budgétaire est bien au-dessus de ce qui avait été promis aux
autres européens, qui, eux, ont fait de sacrés efforts depuis deux ans. Pour
les prochaines élections européennes, ce sera d’ailleurs un boulevard de
démagogie pour les anti-européens monomaniaques qui accuseront les diktats de
Bruxelles, alors que ce sont les réalités économiques qui nous les imposent.
Et
puis il y aura le troisième tour de ces élections municipales, les métropoles :
Puisque ce qui est programmé, c’est la fin de communes héritées du 19 ème
siècle. A Lyon, Marseille, Lille, Strasbourg, Nantes, vont naître des
«métropoles» qui toutes, ont de grandes chances de ne pas être dirigées par les
maires socialistes des centres villes.
Y compris à Paris, où l’élection d’Anne Hidalgo risque de
n’être qu’une victoire à la Pyrrhus : La ceinture rouge de Paris étant devenue
une ceinture bleue, ce serait une nouvelle giffle que le Grand Paris échappe au
maire de Paris.
Delanoë aura-t-il suffisamment d‘abnégation pour vouloir
affronter tous ces lendemains qui déchantent ?
Nous vivons une e-poque formidable…
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