« Socialiste, républicain, et patriote » : Il
a beau le dire et le répéter jusque sur le perron de Matignon au moment de sa
prise de fonction, Manuel Valls est accusé de tous les maux par ses propres amis, ses propres alliés, ou du moins celles
et ceux qui devraient être ses amis et alliés.
Toutes et tous prétextent le fameux « message »
des électeurs pour attaquer a priori le nouveau premier ministre. Mais apparemment
les voix des électeurs sont impénétrables.
Et personne ne semble entendre la même chose.
Prenez la socialiste Marie-Noëlle Lienemann : Sénateur
de Paris …Elle, elle aurait entendu que les électeurs ne voulaient pas du
fameux pacte de responsabilité, ni réduire les charges sur les entreprises. Et
elle assassine son camarade : « On
prend l'homme le plus à droite pour répondre au peuple de gauche ». Prenez
encore Cécile Duflot, elle aussi a entendu les électeurs : « Cécile, Cécile ! démantèle les
centrales nucléaires, now, je le veux ! » .
Duflot ? Lienemann ? Mais quel est leur
bilan ? C’est marrant, mais toutes les deux ont été ministre du Logement,
et même si c’est moins « sexy » que l’Intérieur ou la Justice, c’est
quand même une de nos grandes catatstrophes nationales : La pénurie de
logement. La situation est aujourd’hui pire que du temps de l’abbé Pierre ,
hiver 1954 ! Jamais, on aura mis aussi peu de logements en chantier, alors
que, peuple de gauche ou pas, il faudrait tout faire pour que le BTP redémarre.
Ce sont à la fois des logements bien sûr, mais aussi des emplois, tout de
suite, et des emplois non délocalisables.
Chef de chantier(s) voilà ce que devra être Manuel Valls. Et
a-t-il vraiment le choix des politiques à mener ? Il faudra qu’il fasse ce
que tous les autres pays européens ont fait ou font. Il est faux et aveugle
d’en rester aux « indignés » d’il y a deux ans, qui annonçaient
l’effondrement du capitalisme. N’en déplaise à Mathieu Pigasse, banquier de
« gauche », , qui dans son "Éloge de l'anormalité" critique
les politiques d'austérité menées en Europe depuis la crise financière de 2008.
Ce directeur général de la banque d'affaires Lazard préconise une politique de
relance comme en Italie. Mais il oublie de rappeler que l’Italie comme
l’Espagne, le Portugal, l’Irlande, et auparavant , l’Allemagne, les pays
nordiques, le Canada, a déjà réduit son déficit budgétaire. Quant aux marges
des entreprises, elles sont souvent le double de celles des entreprises
françaises . Partout le redémarrage est là, alors que nous, nous continuons à
couler.
Pour une fois, arrêtons notre arrogance bien française et
vite ! faisons donc les réformes que les autres ont fait. Il ne s’agit ni
de diktat de Bruxelles, ni de copier Merkel, mais de renvoyer ceux qui
prétendent parler au nom du « peuple de gauche » , à leurs vieilles
lunes idéologiques, qui ne sont en fait que conservatisme et immobilité.
Espérons qu’un premier Ministre d’origine espagnole aura
cette « vista *» là.
Nous vivons une e-poque
formidable…
*(Esto es una broma)
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