Avec ce printemps qui une gueule d’été, des températures qui
jusqu’à Strasbourg flirtent avec les 35 °C, avec tous nos médias, tous nos
journaux qui se sont habillés en vert et jaune, on se croirait presque au …
Brésil. Jusqu’aux grèves dans les transports !
Hélas, comparaison n’est pas raison, et tous les mouvements
sociaux n’ont pas la même signification. Si les brésiliens manifestent, c’est pour l’avenir, nous, c’est contre le déclin.
Evidemment, il ne s’agit pas un seul instant de prétendre
que la vie serait plus douce au soleil – ah !
ces clichés sur Rio, Copacabana,caïpirinha et mulatas !- A moins
d’avoir la peau aussi dure que celle d’un vieux caïman, au Brésil les
différences sociales sont insupportables qui séparent les plus riches – ceux
que les brésiliens appellent « o
elite » - des plus pauvres ; Et ce ne sont pas forcément les
habitants des « pittoresques » favelas des collines de la zone sud de Rio, mais les millions qui
habitent la « zone nord», ou
encore les habitants du nordeste à
3000 kilomètres au nord. Bien sûr, les différences sociales chez nous en
Europe, ont augmenté. Et nous sommes inquiets du bascule d’une partie d’entre
nous dans la pauvreté, notamment les millions de chômeurs longue durée, ou les
jeunes qui n’arrivent pas à entrer sur le marché du travail. Tout cela est
vrai, et nous fait peur à juste titre. Mais heureusement, rien de comparable
avec ces mendiants, ces lépreux, ces goitreux, ces cul-de-jatte, ces exclus
d’un système sans protection sociale ou presque, qui peuplent les trottoirs,
les rues, les faubourgs de São Paulo, pourtant entrée aujourd’hui dans le club
des 10 métropoles les plus riches du monde. On y est plus proche de l’Inde que
de la Californie. Mais dans le même temps, en vingt ans, le Brésil a plus
changé qu’en un siècle. Avec notamment l’apparition de vraies classes moyennes,
et le recul de l’extrême pauvreté. Les manifestation et les grèves ont cette
signification: Nous croyons à notre
avenir. Nous voulons plus, de services publics qui fonctionnent, d’éducation,
d’hôpitaux, de transports, et mieux, une meilleure gouvernance, des
administrations moins corrompues. Le Brésil est optimiste et l’avenir lui
appartient.
Chez nous, c’est le contraire. Nous sommes un des pays les
plus pessimistes voire déprimés d’Europe… Les grèves, les manifestations, les
votes extrémistes que nous
connaissons, expriment surtout une peur de l’avenir, peur de n’être plus qu’un
petit pays d’un petit continent, alors que le Brésil se sait un pays continent…
Nous voulons que rien ne change, que tout soit comme avant, comme au temps béni
des grandes lois sociales de 1946. Ne
rien lâcher, dit l’extrême gauche, comme l’extrême droite. N’est-ce pas là
une vision profondément conservatrice de l’avenir de notre pays ?
Souhaitons que les touristes de retour du Brésil en
ramènent, en dehors des coups de soleil, d’abord le sentiment de fierté d’avoir
réussi à construire en Europe des sociétés pas si inégalitaire que ça
finalement, mais aussi un peu de l’optimisme, de l’envie de croquer l’avenir,
de l’énergie positive qui caractérisent le Brésil d’aujourd’hui.
D’ailleurs, la cérémonie d’ouverture ce soir à São Paulo va être
super ! Avec notamment les
percussions du groupe Olodum de
Savaldor de Bahia, qui vont bluffer le monde entier ! Otimo !
Finalement, la France c’est le Brésil, avec les grèves, mais
sans la fête …
Nous vivons une e-poque formidable !
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Pendant la Coupe du Monde, O blogodinho, le petit blog sur le
Brésil, pile et face, avec des récits de voyage, des expériences vécues,
beaucoup d’amour, un peu de haine et de colère, des playlists, parce que le
Brésil n’est pas que foot et samba !
Parabens
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