Depuis quelques jours, nous
découvrons que la vie au Brésil n’est pas que Copabacabana, foot et samba, et
que cet immense pays connaît mouvements sociaux, grèves et manifestations. Au
royaume du foot, la fièvre du mondial tarde à se manifester. Se manifestent au
contraire les revendications sociales et politiques.
Certains commentaires s’en étonnent:
Comment ça ? On croyait que les brésiliens oubliaient leurs soucis dés
qu’ils voyaient un ballon et que la misère était plus douce au
soleil ? On nous aurait
menti?
Nous devrions nous réjouir. Depuis
des mois, ce que beaucoup de brésiliens réclament c’est plus de justice
sociale, moins de corruption, plus d’infrastructures, notamment dans les transports,
qui sont devenus un enfer dans les villes de São Paulo et de Rio, parmi les
plus grandes agglomérations de la planète … Et c’est un signe de démocratie et
de développement.
Oui, le Brésil est un
pays en plein développement, En 20 ans, il a accompli un formidable bond
en avant. Mais le Brésil vient de loin, de quatre siècles d’exploitation
coloniale, d’esclavagisme, de ségrégation économique et sociale. Réduction de
la pauvreté, extension des classes moyennes, éducation, santé, infrastructures.
Mais le Brésil reste encore un des pays les plus inégalitaires et les plus
violents du monde. Les attentes et les frustrations y sont immenses.
Et le Brésil est aussi une démocratie en plein épanouissement.
Quand on pense aux années de plomb de la dictature militaire - c’était il y a
vingt – trente ans, à peine, l’actuelle Présidente Ditma Roussef avait
d’ailleurs été arrêtée et torturée - on mesure le chemin parcouru. Or, une
démocratie c’est un pays où les pauvres n’ont plus peur de revendiquer, où la
population n’accepte plus la corruption, où les jeunes réclament de meilleures
conditions d’études.
Tout cela va-t-il pourrir notre mondial ? Une lueur
d’espoir : Les grévistes du métro de São Paulo annoncent qu’ils suspendent
leur mouvement. Ironie ( ?) patatras, chez nous, c’est la SNCF qui se met
en grève. Ca n’a rien à voir ? Non, rien. Chez nous, la grève, c’est pour…
C’est pourquoi d’ailleurs ? Contre, non pour la fusion RFF et SNCF,
oui, mais non ? Ce n’est pas faire injure aux revendications sociales chez
nous que de reconnaître que les grèves au Brésil y sont plus vitales.
Et puis, qu’est-ce que c’est que cette attitude qui préfère
le calme militaire de la place Tienanmen à Pékin où les J.O n’étaient pas
menacés par les grèves, c’est sûr, aux clameurs des manifestants de São
Paulo ?
Nous vivons une e-poque formidable !
Pendant le "mondial", suivez
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