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mercredi 9 juillet 2014

Seleção + consternação = Revolução ?

Heureusement que l'immigration allemande a donné Gisele Bundchen au Brésil !
E agora ? Et maintenant ? Voilà ce que demandent les journaux brésiliens ce matin.
Arrêtons de folkloriser le Brésil, dont le seul opium du peuple serait le «futebol». Mais on peut comprendre la «consternação»:  Imaginons un seul instant la France battue en demi-finale 7 à 1 par l’Allemagne au stade vélodrome ? Combien de voitures brûlées ? Marine et famille auraient appelé à la réouverture de la ligne Maginot…
En revanche, il est probable que la parenthèse merveilleuse de ces premières semaines de Mondial, où les stades étaient beaux, où l’ambiance était super, où les supporters faisaient la fête sur les plages de Rio, cette parenthèse va se refermer.
Le Brésil entre à nouveau en campagne électorale – les Présidentielles cet automne – et va retrouver ses difficultés. Pas celles de l’Argentine, au bord de la faillite économique, pas celles du Nigeria, au bord de la guerre civile avec Boko Haram, ni même celles de la France, lanterne rouge économique de l’Europe, et championne du monde de la déprime. Non : Celles d’un géant non pas émargent mais émergé, qui a plus changé en 15 ans qu’en 150 ans, et où la population rêve d’éducation, de transports, d’hopitaux, plus que de stades de foot.
Lorsque les feux du mondial seront éteints, la présidente Dilma Rousseff, qui n’a pas le charisme de son prédécesseur Lula, qui promet beaucoup et agit peu, risque elle aussi d’être renvoyée au vestiaire. Et devant la justice et les commissions d’enquête du Parlement. Car pendant que nos reporters jouaient à la baballe, les juges brésiliens continuaient d’enquêter. Notamment sur le scandale «Petrobas», le géant du pétrole, dont les dirigeants sont soupçonnés de corruption pour des opérations effectuées alors que l’actuelle Présidente était ministre de l’énergie, et où l’on retrouve des filiales de … GdF-Suez… Au moins 7 anciens ministres du P.T, le parti de Lula et de l’actuelle Présidente, sont poursuivis en justice, ou déjà condamnés et en prison !
Ce ne sont pas les favelas qui vont descendre dans la rue, ni les plus pauvres, mais bien ces déçus du miracle brésilien, les classes moyennes, dont le slogan est déjà« Fora Dilma » : Dehors Dilma.
Comme pour le Carnaval de la chanson, « la joie du peuple est une grande illusion… La tristesse ne finit jamais, le bonheur lui , si ! »

Playlist du blogodinho :
Le Samba do Alemão de Sérgio Andrade



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