De Gaulle: L'Angleterre toute nue! |
On prédisait la fin du bipartisme en Grande-Bretagne, une
poussée de l’extrême-droite, « premier parti » après les élections
européennes (Tiens, tiens, cela ne vous
rappelle pas un autre pays ?), une défaite des conservateurs de
Cameron, un pays ingouvernable.
Et c’est l’inverse qui s’est produit.
Mais le raz-de-marée conservateur n’annonce pas forcément
des jours paisibles pour le Royaume-Uni. Ni pour l’Europe.
D’abord parce qu’il faut pondérer le succès électoral par
l’impact d’un mode de scrutin, qui, en comparaison avec le système électoral
français, ressemble à de la guillotine: Pas de proportionnelle, au contraire.
Un seul tour, et c’est le candidat arrivé en tête qui est élu, même s’il ne gagne
que de quelques voix! Les conservateurs ne sont pas majoritaires en suffrages,
mais un recul de quelques pourcents de leurs adversaires et c’est la débâcle. L’extrême-droite
Ukip, qui obtient plus de 10 % des voix, n’aura qu’un ou deux sièges.
Les travaillistes perdent aussi à cause du raz de marée
nationaliste en Ecosse. Mais la aussi, les nationalistes raflent presque tous
les sièges pour le Parlement… à Londres – quel paradoxe !- alors qu’ils ne
sont ni majoritaires et qu’ils viennent de perdre le référendum sur
l’indépendance.
Pour gouverner à Londres, Cameron n’aura pas besoin de tenir
compte des nationalistes. Mais il sera prisonnier d’une des promesses qui lui a
permis de gagner: Le référendum sur la
sortie de l’Europe. Ce qui risque d’accentuer les désaccords entre des
anglais qui voudront peut-être en majorité sortir de l’Europe et des Ecossais
qui veulent y rester. La victoire d’aujourd’hui porte en elle-même des
perspectives de désunion du Royaume-Uni qui devraient tous nous inquiéter.
En cas de « Britain-Exit » de « Brexit »,
de sortie de l’Europe, la Grande-Bretagne en serait donc chamboulée. Y compris
son modèle économique, puisque les grandes banques et sociétés financières ont déjà
annoncé qu’elles quitteraient Londres pour aller s’installer sur le continent. Quant
au reste de l’Union Européenne, quant à nous… ce serait le saut dans l’inconnu.
Pour le meilleur ? Peut-être.
On prêtait au Général De Gaulle, opposé à l’entrée de la Grande-Bretagne
dans la Communauté Européenne, la phrase « L’Angleterre, je la veux bien, mais je la veux toute nue ». Expression qu’il a toujours niée. Sur
la forme. Mais sur le fond, De
Gaulle expliquait : « Il est
possible qu'un jour l'ANGLETERRE se transformera elle-même suffisamment pour
faire partie de la Communauté européenne, sans restriction et sans réserve et
de préférence à quoi que ce soit. Il est possible aussi que l'ANGLETERRE n'y
soit pas encore disposée. Mais si c'est le cas, il n'y a rien là qui puisse
être dramatique ».
50 ans plus tard, cette analyse est toujours d’actualité.
Nous vivons une e-poque formidable.
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