Avez-vous remarqué le look adopté par un certain
nombre d’hommes politiques depuis quelques semaines. Au début on pouvait se
dire, c’est l’effet d’un été un peu chaud, mais non, il s’agit d’une démarche politique,
quasi révolutionnaire. Depuis que la révolution passe par l’Acropole, c’est un
peu le col Mao version Tsipras.
Prenez Mélenchon par exemple, il y a encore quelques
semaines, il exprimait ses convictions politiques par la couleur de sa cravate,
rouge. Mais sans aller jusqu’à abandonner le costume cravate: 25 ans sénateur,
ça vous marque un homme.
Mais Alexis Tsipras est passé par là, la Nouvelle
Gauche s’est trouvée une égérie (au masculin, ça donne un égérie ?),
désolé pour cette référence romaine et non grecque. On jette la cravate, on
adopte la chemise, si possible blanche, col ouvert, éventuellement un jeans sombre, mais on garde la veste. Ce
qui franchement est plus prudent surtout au-delà de 17 heures dans des sommets
marathons se déroulant dans des salles surchauffées…
Il existe une version un peu plus hard du look
Tsipras, c’est la tendance Varoufakis, du nom de l’ancien Ministre des Finances
démissionnaire. Sous la veste, un T-shirt, sombre si possible. C’est le look
campus américain, CEO d’Apple. Très gauche silicon valley. Vivement que la
révolution passe par le Congo, Congo-Kinshasa évidemment, et nos hommes
politiques adopteront le look « sapeur », et ça, ça sera vraiment
classe.
Pour l’instant chez nous, la tendance reste le dress-code « Petit
marquis », très bien porté par Emmanuel Macron, avec son grain de folie,
non visible par les caméras, car il se retrouve au niveau des chaussures,
souvent des bottines, toujours impeccables. Les italiens, qui en matière de
chic vestimentaire sont l’autre grande école avec les britanniques, vous le
diront: On juge un homme sur ses chaussures.
Et les européens du nord, là-dedans ? Les
allemands ? Evitons de juger les ministres allemands… les cravates couleur
lie de vin y sont encore très en vogue, ainsi que les coupes de cheveux unisexe
à la Beckenbauer - c’est fou, quand on pense que le mur de Berlin est tombé
depuis plus de 25 ans. Bien sûr, il y a Angela, la chancelière, la femme la
plus puissante d’Europe. Comment définir son look … Reconnaissons qu’elle ne
tente plus les robes longues avec décolleté plongeant, elle l’avait essayé une
fois pour une réception à Oslo, cela avait failli provoquer une catastrophe à
la bourse de Francfort. Aujourd’hui elle s’en tient aux pantalons sombres, ce
qui est sage, et aux chaussures à talons plats, ce qui est amical à l’égard de
François Hollande par exemple. Certains se moquent de sa coupe de cheveux à la
Jeanne d’Arc, mais Karl Lagerfeld jugeait récemment que sa coupe et sa couleur
de cheveux convenaient parfaitement "à
ses beaux yeux bleus et à son fin nez en pointe" : sic !
Et puis pour tous ceux qui voient dans son
dress-code l’illustration de l’austérité et de la rigueur, regardez donc
l’incroyable collection de vestes qu’elle adapte à toutes les situations et
toutes les saisons et qui vont du vert pistache au fraise écrasée en passant
par le bleu fluo ou le jaune moutarde. Seule la Reine d’Angleterre fait mieux
avec ses chapeaux.
Nous vivons une e-poque formidable.
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