Gatlin vs Bolt, dopage vs génie ? |
Bien sûr, nous, nous avons les Manaudou. Après la sœur, qui
avait tout gagné, il y a le frère qui gagne tout.
Nous avons aussi l’homme le plus haut de l’athlétisme, le
perchiste Renaud Lavillenie, et puis aussi notre nounours national,
l’imbattable Teddy Riner, qui est une sorte de Tsonga, les Kinder Bueno en
moins, les victoires en judo en plus . Et bien d’autres.
Mais quand même, le 100 mètres dans le sport, c’est comme le Prix Nobel, la médaille Field,
les Oscars… Et il y a donc Usain Bolt.
Qu’importe si un jour il perd, ce type là est un génie.
Aussi rapide que l’éclair, il nous sort de notre condition. 100 mètres, pas
même 10 secondes, et pourtant tout est là comme un éclair.
Bolt est tellement extra-or-dinaire qu’on ne peut s’empêcher
d’avoir des doutes. Est-il « clean », propre ? Est-il
dopé ? Est-ce naturel ? Bolt ? Trop beau pour être vrai.
Bolt ? Trop fort pour être honnête.
Pourquoi acceptons-nous que le génie puisse exister en
sciences, en musique mais pas en sport ? Il y a eu Einstein. Ou Mozart.
Mozart : Son père découvre ses dons à l’âge de 3 ans, il apprend le
clavecin à 5 ans, compose ses premiers menuets à 7 ans. A des âges où lorsque
l’on arrive à dire Papa et Maman, à être propre et à faire du vélo sans petites
roues, le cercle de famille applaudit à grands cris !
Aujourd’hui, personne ne met en doute les performances de
Mozart, ni ne les attribue à la testostérone, ou à l’EPO, peut-être quand même
effectivement, un peu de schnaps et de vin blanc. Mais surtout du génie,
l’alliance entre des facultés naturelles, biologiques, morphologiques
rarissimes, comme l’oreille « absolue » c’est-à-dire la capacité à
reconnaître un son, une note immédiatement, une mémoire
« eidétique », c’est-à-dire une mémoire d’éléphant et beaucoup,
beaucoup, énormément de travail, et l’on peut dire que Mozart s’est tué à la
tâche. A l’époque ses contemporains n’arrivaient pas y croire. On le traitait
de petit singe savant, certains criaient à supercherie, et comme l’on sait,
Mozart victime de jalousie, souvent mal compris, est mort dans la pauvreté,
enterré anonymement dans une fosse commune.
Certes cette fin ne menace pas Usain Bolt - rien que ses
contrats pour une grande marque de sneakers le mettent lui et ses proches à l’abri
du besoin…- mais il a tout d’un génie, d’un Mozart de l’athlétisme. Un physique
et une morphologie pas banale- quand il fait une foulée, vous êtes obligés d’en
faire 3 – et il y a aussi la partie immergée de la performance: Le travail. Des
heures et des heures d’entraînement, une discipline de vie, des blessures, de
la souffrance, que l’athlète dissimule derrière ses facéties, son jeu avec le
public, sa fameuse « pose de l’éclair ».
Si nous avons quand même des difficultés à croire à son
génie, c’est la faute à l’ombre du dopage qui plane sur tout le sport de haut
niveau. La faute à tant de déceptions depuis des années de la part d’un Lance
Armstrong par exemple, ou encore d’un Ben Johnson ou d’une Marion Jones, et
plus récemment de la part de son rival sur 100 mètres, Justin Gatlin.
Et si, un jour, nous devions apprendre que Bolt n’est pas
« clean »…Non, ce n’est pas possible !
Allez, on ressort ses chaussures du placard et demain, c’est
juré, on va courir! Joue la comme Usain !
Nous vivons une e-poque formidable !
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