Télé-réalité survie avec Obama en Alaska: Est-ce vraiment le bon timing ? |
Hollande à l’Elysée en chef de guerre, Merkel en mama de
tous les réfugiés et pendant ce
temps-là que fait le Président des Etats-Unis ? Il est en Alaska à bouffer
un saumon laissé par un ours dans une émission de télé-réalité. Il paraît que
cela fait partie d’une nouvelle stratégie de communication d’Obama afin de sensibiliser
les américains à l’environnement et aux changements climatiques dans la
perspective de la tant attendue – en tout cas à Paris- COB 21, ce sommet qui se
déroulera chez nous en décembre.
Soit ! Des mauvais esprits pourraient dire que cela
fait un peu Vladimir Poutine pêchant torse nu le saumon dans les rivières en
Sibérie, mais reconnaissons que Barack peut se le permettre, physiquement
s’entend. On imagine mal notre Président - et ce n’est pas lui faire injure –
participer à Koh-Lanta pour nous intéresser à la hausse du niveau de la mer ou
à l’Ultra-trail du Mont-Blanc pour nous alerter sur la fonte des glaciers. Peut-être
manquons-nous d’imagination…
Mais le timing d’Obama est-il bien choisi ? 3 jours d’expérience
survie en Alaska avec « Running wild » au moment où des centaines de
milliers de réfugiés se battent pour leur survie. On sent que les Etats-Unis
sont vraiment très loins, plus que 10 000 kilomètres, presque sur une autre
planète, de la Méditerranée et du Proche-Orient.
Et pourtant qui a semé la merde dans une région déjà
passablement agitée ? L’Afghanistan ? On n’en parle même plus, maïs
pas une journée sans attentat, attaques, massacres. L’Irak ? Ca existe
encore l’Irak ? Quand on pense que c’était un des grands pays, une des
grandes puissances du monde arabe, et depuis 4000 ans un des berceaux de la
civilisation. Et la Syrie ? 4 ans de guerre, 4 millions de réfugiés.
Les cow-boys sont repartis vers le nouveau monde. Ils se
lavent les mains du bordel laissé derrière eux. Et nous, nous sommes trop
faibles pour faire quoique ce soit. Personne ne peut croire que ce sont nos
deux rafales qui mettront un terme à ces guerres.
Il faudrait renouer avec la Russie, et c’est triste à dire,
avec Poutine. Même si, tout le monde est d’accord, ce n’est pas un type bien,
il détient certaines clefs à Damas.
Il faudrait de manière plus déterminée impliquer l’Iran, qui,
même avec la dictature vieillissante des ayatollahs, est sur le long terme un
pays plus fiable que l’Arabie saoudite. Vous vous rendez compte, l’Arabie
saoudite, notre meilleur allié dans la région ! Un régime qui n’avait pas
attendu Daesh pour décapiter et lapider à tour de bras !
Et puis il faudrait allez chercher Obama en Alaska pour que
les américains s’impliquent pour réparer ce qu’ils ont en grande partie cassé.
Peut-être aurons-nous plus de chance avec Hillary ?
En attendant, nous ne verrons plus jamais les colonnes de
Palmyre, dynamitées semaine après semaine, et les protestations de l’Unesco n’y
peuvent mais ; ni les souks
de Damas, ni les jardins sur l’Oronte à Hamah. Il faudra nous contenter d’en
rêver, par exemple en relisant: « Un
jardin sur l’Oronte », l’histoire d’amour entre un chevalier chrétien
et une princesse sarrazine dans un Orient rêvé par Maurice Barrès. La réédition
de son roman d’une grande poésie, publié en 1922, a été préfacée par… Laurent
Wauquiez…Mais il n’y a sans doute aucun rapport. Même si ce grand écrivain- Barrès- était d’un
nationalisme qui aujourd’hui flirterait avec le FN. Mais c’était sans doute dû
à l’époque, on sortait de la boucherie de la guerre 14-18.
"À la fin d’une
brûlante journée de juin 1914, j’étais assis au bord de l’Oronte dans un petit
café de l’antique Hamah, en Syrie. Les roues ruisselantes qui tournent, jour et
nuit, au fil du fleuve pour en élever l’eau bienfaisante, remplissaient le ciel
de leur gémissement, et un jeune savant me lisait dans un manuscrit arabe une
histoire d’amour et de religion... Ce sont de ces heures divines qui demeurent
au fond de notre mémoire comme un trésor pour nous enchanter ». Ainsi
commence « Un jardin sur l’Oronte ».
Et le roman s’achève ainsi : « Et bien, tâche que ce soit un beau conte à conter dans les
jardins de l'Oronte".
Aujourd’hui c’est l’histoire de la famille du petit Alyan
Kurdi 3 ans, mort sur une plage de Bodrum qui est contée.
Nous vivons une e-poque formidable.
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