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vendredi 30 octobre 2015

#Syrie : Pour dîner avec le diable, il faut une longue cuillère.



Ce qui est génial avec ce proverbe : « Pour dîner avec le diable, il faut une longue cuillère » c’est qu’il existe en toute les langues :
En allemand bien sûr. En anglais, of course. En espagnol, italien, en russe aussi, et là, cela devient intéressant. Car même si Poutine n’est pas le diable, ce n’est pas un ange, et pire que le diable, c’est un malin. Une preuve: On en est où de notre fameux boycott ? Les Mistral nous coûtent bonbon, même revendus à l’Egypte.  Nos porcs bretons ne vous disent pas merci. Quant à l’Ukraine, pour ce que ça a servi pour débloquer la situation... Et tout ça pour finir par retrouver le chemin du Kremlin. Parce que ne nous leurrons pas : Il n’y aura pas que Sarkozy. Car peut-il y avoir une solution en Syrie, c’est-à-dire maintenant chez nous, sans les russes ?
Le proverbe «  Pour manger avec le diable… » se dit aussi en arabe et là, cela devient franchement très intéressant. Quoique… Existe-t-il en farsi et en turc ? Sans vouloir manquer de respect à nos indéfectibles alliés l’Arabie Saoudite et le Qatar, pour pouvoir la gagner la guerre en Syrie et en Irak, il faudrait peut-être mieux utiliser les bonnes cuillères. Peut-on vraiment imaginer une solution sans ces 2 super puissances que sont la Turquie, même avec Erdogan, et l’Iran, même avec la dictature des Ayatollahs. Peut-être avons-nous eu tort il y a une dizaine d’années d’être obsédés par l’entrée de la Turquie en Europe. Peut-être aurait-il mieux valu à l’époque ancrer ce pays charnière dans notre espace et nos valeurs. Aujourd’hui, la Turquie se sent pousser des ailes, tentées par une aventure solitaire, une sorte de grande Turquie, regroupant sous son influence tous les pays de culture turque. Quant à l’Iran, la voilà qui revient à la table des négociateurs à Vienne, où, sans doute un succès de notre diplomatie, la France elle, a perdu sa place.
Il reste enfin le Diable, le dictateur syrien Assad. D’une manière ou d’une autre ne faudra-t-il pas manger la soupe avec lui, même pour négocier son départ ? Quelle honte y aurait-il à se dédire ? L’essentiel n’est-il pas que l’horreur et le chaos s’arrêtent enfin ? Et en 1941 n’avons-nous pas pactisé avec Staline qui en matière de dictateur sanguinaire avait mis la barre très haut ? Il n’y va pas seulement de la destruction systématique d’un des plus grands pays du Proche-Orient, d’un des berceaux de nos civilisations. Il y va aussi – surtout ?- de notre paix , ici en Europe, tant il est vrai que contrairement aux enchanteurs/euses qui nous font croire qu’en mettant une porte blindée et un double vitrage, nous pourrions éviter d’être concernés par ce qui se passe devant chez nous.
Les guerres qui meurtrissent l’Orient complexe nous concernent au premier chef. Et nous le voyons bien aujourd’hui sur nos plages et aux coins de nos rues. Cela vaut bien un dîner.
Nous vivons une e-poque formidable.

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