Nos politique à la course à la meilleure communication |
Faut-il aller dans une émission d’infotainment pour faire
passer son message, pour « vendre » l’action du gouvernement, pour
intéresser le plus grand nombre à la politique ? C’est ce que croit
apparemment Manuel Valls en allant se faire cuisiner chez Ruquier.
Ce n’est pas nouveau et il n’est pas le seul : Pour
tenter un retour, Jean-François Copé va ainsi s’allonger sur le divan de Marc-Olivier
Fogiel. En Mars dernier, François Hollande avait choisi de se faire interviewer
par le magazine Society, une publication « swag » (swag, cela veut
dire ici classe et chic et de société). Christiane Taubira, est passée au Petit
Journal de Yann Barthès, mais là , elle était en pays conquis, sans beaucoup de
pièges à attendre.
Il y a à chaque fois forcément un effet « voyeur »
et beaucoup iront sans doute regarder. Mais il n’est pas sûr que Manuel Valls
en retire un quelconque profit. Comme d’ailleurs, avant lui tous ses
prédécesseurs dans ce genre d’exercice.
Même en tentant la presse branchée, la popularité de
François Hollande est au plus bas, y compris chez les « jeunes ».
Et puis, attention, on peut vraiment se rater.
Doit-on rappeler Michel Rocard chez Ardisson. Et du
pitoyable : « Sucer est-ce tromper » ?
Ou encore Mitterrand interviewé par Yves Mourousi. Quand on
revoit, l’émission « Ca nous intéresse Monsieur le Président » en
mars 1976, on est frappé par sa qualité, son inventivité qui rendent rikiki les
émissions en vogue aujourd’hui. Mais il est vrai qu’Yves Mourousi était, lui,
un vrai pro avec 30 ans de métier. Certes, certains échanges étaient un peu
convenus et cire-pompes comme ces discussions pour savoir qui des deux était le
plus « djeune », le plus chébran ou le plus cablé ! Mais il n’y
avait pas que ça, et pendant une heure et demi, c’est une interview serrée,
pointue. Et pourtant cette émission n’avait pas empêché la défaite de la gauche
aux législatives, 10 jours plus tard.
Fort de tous ces précédents, nos femmes et hommes politiques
devraient donc faire gaffe, et ne pas écouter les sirènes de leurs conseillers
en communication qui les poussent à vouloir faire « jeune », et qui
faute de grives veulent nous faire manger du canigouronron. Or le meilleur des
communicants ne pourra pas faire nous prendre des vessies pour des lanternes.
Tout monde n’est pas le général De Gaulle, ce qui est bien
dommage. Car quand on revoit ses conférences de presse, on est estomaqué par la
force de son verbe, son charisme, son aisance, son humour.
Comme quoi, on peut être plus jeune et plus moderne à 75
ans, qu’à 35 ans.
Nous vivons une e-poque formidable.
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