#jesuischarlie |
Massacre au #Pulse, boîte gay à Orlando: Tout ça n'est pas
très gai. Et ce jeu de mots est de très mauvais goût. Même si l’humour, même
relou, est sans doute la meilleure arme face à l’intolérance, à la bêtise, à la
violence.
Car ne nous leurrons pas, au-delà des réactions
officielles qui seront unanimement indignées, unanimement couleur arc-en-ciel,
nous connaissons tous les non-dits, ce que beaucoup pensent mais n’osent dire à
haute voix sauf en petits cercles d’amis. « Ce massacre est horrible, bien sûr, mais … il s’agit d’une
boîte homo… » Sous-entendu : « Ils
l’ont peut-être un peu cherché, ces spectacles indécents, ces drag-queens,
cette exhibitionnisme, ces hommes ou ces femmes qui s’embrassent... »
. C’est comme pour les viols, certains continuent, non plus à dire à voix haute
– ça non, ce n’est pas politiquement correct - mais à penser « Elle l’avait peut-être un peu cherché »
« On ne s’habille pas comme ça
quand on sort » Et progressivement, on en arrive à justifier la burqa,
« tenue décente ». Certains
donc ne vont pas se sentir Orlando, de la même manière qu’en Janvier 2015,
certains ne sont pas sentis « Charlie » parce que : « c’est horrible bien sûr, mais…Quand même,
ils faisaient dans la provocation, et puis caricaturer le prophète … »
de la même manière que certains n’ont pas voulu observer une minute de silence
à la mémoire des victimes du supermarché casher « quand on voit ce que les juifs font aux palestiniens ».
Il y a beaucoup de naïveté à croire, à avoir voulu croire qu’une
loi, le mariage pour tous, ferait disparaître l’homophobie. Alors que les 3
grandes religions monothéistes condamnent toutes l’homosexualité, comme un
pêché, comme un acte contre nature, même si il y a une évolution avec quelques
déclarations de tolérance du Pape, ou des Eglises protestantes. Les lois sur la
citoyenneté des juifs français il y a deux cents ans, n’ont pas fait
disparaître l’antisémitisme. Et au niveau de la planète, la tolérance à l’égard
de l’homosexualité est une exception. En Afrique par exemple, les homosexuels
sont toujours menacés de prison, voire même de peine de mort.
Et il est inquiétant de constater à quel point les
préjugés machistes comme la haine des homos, cela va de pair, est répandue dans nos banlieues. Pas
facile d’être une jeune femme sexy dans certains quartiers. Et pas facile
d’être homo aujourd’hui quand on est beur et que l’on vit à Sarcelles, ou à
Marly-Gomont.
Croire que Daesh est derrière tout cela, serait nous
leurrer, comme le fait de manière cynique Donald Trump. Croire que la raison du
massacre d’Orlando est la seule libre circulation des armes aux Etats-Unis,
serait également nous leurrer. Un des pires massacres de ces dernières années a
été commis dans la pacifique Norvège, où en juillet 2011, un malade
d’extrême-droite est allé massacrer tout seul, 77 personnes. Croire que ce sont
les seuls homos qui sont visés, serait aussi nous leurrer: En 1989, à l’Ecole
Polytechnique de Montréal, 14 étudiants étaient tués, principalement des
femmes, par un tueur anti-féministe.
Dans nos sociétés démocratiques et de tolérance, nous
sommes tous des cibles. La tolérance à l’égard de l’autre est aussi, d’abord
une question d’éducation, un effort permanent de toute la société. Nous sommes tous
fragiles face aux terroristes de tous bords qui cherchent à créer la division, à
opposer non seulement les communautés, mais les individus. Nous sommes fragiles
face aux démagogues qui comme Donald Trump, vont exploiter la peur du musulman,
la haine de celle ou de celui qui n’est pas dans la norme, dans le moule, dans
la majorité.
Nous vivons une e-poque formidable.
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