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samedi 11 juin 2016

Euro 2016 : Brexit, indignés, grèves, attentats et Fan-zones: Alors on danse ?


Le foot pour tout oublier ?

Après la pluie, pardon : après le déluge, le soleil enfin, et un concert, un megashow sous la Tour Eiffel, Paris ville lumières, allez on danse.
Après les polémiques, les niques de Benzema et Cantona, le foot enfin, et un beau but, des larmes de vraie joie de Payet –Paillettes-, allez on danse.
L’euro chasse les infos. Jusqu’au 10 juillet, y’en aura plus que pour le foot. Ce n’est pas a-normal. Après tout c’est le sport le plus populaire. Mais c’est aussi ( surtout ?) du business. Et « on » nous bourre le crâne avec les bleus - tous supporters- tous ensemble- tous ensemble-, « on » fait monter la sauce, avec des suspens du style France-Roumanie, France-Albanie. C’est pas pour dire, ni pour mépriser l’Albanie, mais dans le genre, il y avait aussi France-Malte, ou France-Chypre, ou encore France-îles Féroë. A vaincre sans mérite, on triomphe sans gloire … « On » ? « On », ce sont ces grandes marques, ces grands médias qui achètent très cher les droits de diffuser la moindre image liée à la folie foot, et qui entendent bien maximiser leur retour sur investissement. Sous la Tour Eiffel mais devant Mac Do, allez, on danse.
Oubliée la crise de l’Euro. Au fait, où ça en est, la Grèce en faillite ? Et la reprise économique, partout en Europe ? Et les élections en Italie, avec le mouvement 5 étoiles qui risque de bloquer les velléités de réformes du premier Ministre Matteo Renzi. Le 19 juin, à Lille, on jouera France-Suisse. A Rome, on votera pour de deuxième tour d’élections municipales à haut risque. Allez, on danse.
Exit le possible Brexit. Le référendum en Grande-Bretagne, ce sera le 23 juin. Les sondages sont aussi indécis que le France-Roumanie pendant 88 minutes. Si les britanniques larguent les amarres, personne ne sait vraiment ce qu’en seront les conséquences. Une nouvelle chance pour l’Europe ? Genre : On largue les poids morts, les ceux qui trainent du pied, et on fait avancer la construction européenne. Ou bien, une catastrophe, avec Cameron comme capitaine, et comme icebergs la Chine, l’Inde, les Etas-Unis, la Russie sur lesquels nos petits pays dispersés viendront se fracasser. Comme sur le Titanic, allez, on danse.
Oubliées les élections en Espagne. Le 25 juin, sur la planète foot débuteront les 8 ème de finale. Et dans l’Espagne, de nouvelles élections qui risquent d’être tout aussi indécises que celles de décembre dernier. Bravo les indignés: Ils bloquent tout mais ne gagnent rien, si ce n’est peut-être de permettre l’avancée des nationalistes catalans qui, d’élections en élections, vont bien finir par détricoter l’Espagne. Mais l’Espagne n’a jamais existé sans Catalogne, ni Pays Basque… Allez, on danse.
Oublions les grévistes de Sud ou de la CGT qui rendent un peu aléatoire tout déplacement en France, oublions les poubelles qui s’amoncellent, oublions Air France, oublions la grève du 14 juin, oublions les 5 millions de chômeurs, allez, on danse .
Oublions, les réfugiés, les migrants : Combien arriveront sur les côtes italiennes, combien se noieront en Méditerranée pendant que nous jouerons au foot ? Allez on danse.
Et puis surtout y penser toujours, en parler, jamais: La menace de nouveaux attentats. Pendant, des mois, on nous a répété que nous étions en guerre. Que c’était obligatoire. Que nous étions une cible. Qu’il y aurait d’autres bombes, d’autres attaques. Tous ces stades, toutes ces fan-zones, tous ces déplacements, autant de cibles… Danser dans ces conditions, est-ce résister ou bien est-ce être inconscients.  Alors, on danse, vraiment ?
Nous vivons une e-poque formidable.

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