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jeudi 22 décembre 2016

Tunis, nid de terroristes ?


Sous les plages désertées, les terroristes ?
Mais qu’est-ce que nous avons raté avec la Tunisie ? Souvenez-vous: C’était il n’y a pas si longtemps. La Tunisie était LE pays sympa de la Méditerranée, LE pays modèle du Maghreb, du monde arabe.
Bien sûr il y avait la dictature: Ben Ali, « premier flic » de Tunisie, devenu Président à vie. Bien sûr, il y avait bien eu cet attentat contre la synagogue de la Ghribha à Djerba en 2002.
Bien sûr… Mais malgré tout, tout le monde vantait les qualités de la société tunisienne, sa tolérance, son ouverture, comme une exception vertueuse.
Et on l’avançait des tas d’explications: L’hospitalité ? Une tradition depuis 2000 ans, depuis Carthage, Kairouan, la situation géographique du pays, comme une passerelle jetée en direction de la Sicile, Tunis cosmopolite ouverte aux communautés italiennes ou juives, les vertus de la Constitution voulue par Bourguiba, le père de l’indépendance tunisienne, avec un statut des femmes proche de celui existant dans les pays occidentaux, l’accent mis sur scolarisation. Et cela faisait plaisir de voir ces ribambelles d’enfants, sur les routes même dans les campagnes les plus pauvres, se rendre à l’école tôt le matin, en uniforme. On vantait les résultats d’une scolarisation de qualité en deux langues, qui donnaient l’impression que beaucoup de tunisiens étaient à l’aise entre deux cultures, maîtrisant aussi bien l’arabe classique que le français.
Aujourd’hui la Tunisie est pointée du doigt comme LE pays pourvoyeur d’islamistes fanatiques. Il y aurait plus de 7000 tunisiens partis se battre avec Daesh, le plus fort contingent. Sans compter, le suspect de l'attentat de Berlin. Et de la même  manière qu’il y a quelques années on expliquait la tolérance de la société tunisienne, aujourd’hui on en souligne les fragilités. En vrac: Les inégalités, les frustrations d’une jeunesse au chômage, l’accouchement difficile de la démocratie qui a commencé par libérer tous les islamistes, parce qu’ils étaient présentés au début comme des victimes de la dictature, 500 kilomètres de frontières incontrolables avec la Libye.
Certes, mais ne restent-ils vraiment rien de la Tunisie d’avant ? Où sont passés ces millions de tunisiens des classes moyennes, ces femmes qui se veulent libres et égales et non pas enfermées sous une burkha ? Si l’on tend bien l’oreille, ils et elles se battent tous les jours pour éviter que leur nouvelle Constitution ne bascule du côté de l’intégrisme, ils et elles se battent tous les jours pour défendre une presse libre, pour essayer de relancer les hôtels, les commerces, les usines. Il y aurait une légère reprise du tourisme, même si l’on est loin des 7 millions de touristes d’avant 2011. Aider la Tunisie à s’en sortir, ne serait-ce pas là que se gagnerait la lutte contre le terrorisme ?
Nous vivons une e-poque formidable.

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