La neige pour Noël: Un produit de luxe... |
Ça y est : Ce sont les grands départs, Bison Futé voit
rouge et noir, à Lyon le Tunnel sous Fourvière ressemble au… Tunnel sous Fourvière:
15 kilomètres de bouchons et toujours cette question, mais pourquoi a-t-on fait
passer un des principaux axes autoroutiers européens au cœur de la seconde
agglomération de France ? Dans les Alpes, ça bouchonne et avant les
grandes bouffées d’oxygène à 1800 mètres d’altitude, il faut se taper
l’asphyxie des sorties de Grenoble, de la vallée de la Romanche, de la montée
vers la Tarentaise. Quant à Chamonix- Mont-Blanc pour ceux qui rêvent d’air
pur, c’est raté. Avec la noria incessante des camions qui relient la France à
l’Italie via le Tunnel, l’air y est encore plus pollué que Boulevard Saint-Germain
à Paris depuis la fermeture des voies sur berges.
Toute la France part en vacances. Toute ? Non ! Seulement
21 % si l’on en croit les derniers chiffres. Pas parce que les 79 autres % ne
veulent pas, mais parce qu’ils ne le peuvent pas. Car une fois rendu dans une
de ces stations que le monde entier nous envie - à en croire leurs pubs, c’est à qui propose le plus grand domaine skiable du monde - il faut braquer une banque. Ou alors y
travailler ; Par exemple chez Rothschild et Cie, vous savez cette petite
entreprise où Emmanuel Macron surnommé à l’époque le Mozart de la Finance a
bossé jusqu’en 2012, gagnant près d’1 million et demi par an. Ce qui est quand
même beaucoup moins qu’un Thiago Silva au PSG, mais lui en un mois …
Parce que même si vous trouvez une combine pour squatter
chez des amis ou emprunter un équipement de ski, il vous faudra acheter un
forfait. Et la plupart sont devenus aussi chers ou presque qu’un pass Navigo
pour circuler un mois à Paris et 5 zones de banlieues, mais pour une seule
journée, c’est-à-dire entre 9 heures et 17 heures, après c’est mort, les
remontées mécaniques sont fermées.
Quelques prix : Alpe d’Huez, Courchevel : 51 €,
250 € pour 6 jours, Val d’Isère, sans doute le record, 55,50 €. Evidemment on
peu se rabattre sur des plus petites stations plus basses en altitude, comme
Autrans dans le Vercors ou le Lioran dans le Massif central, mais pas sûr
qu’avec le manque de neige on puisse faire autre chose que de la luge sur
gazon. Car pour lutter contre la baisse de l’enneigement il faut aller toujours
plus haut, construire de plus en plus d’usines à neige, avec des retenues d’eau
en altitude, des centaines de kilomètres de tuyaux, des centaines de canons à
neige. Tout cela coûte des fortunes, aller skier est devenu un luxe et les
rencontres avec la vraie nature en montagne dans ces stations sont de plus en
plus rares.
« Pourtant que la
montagne est belle, Comment peut-on s'imaginer, En voyant un vol d'hirondelles,
Que l'automne vient d'arriver ? » chantait Jean Ferrat. Mais il est
vrai qu’il parlait des montagnes de l’Ardèche, bien loin de nos usines à
skieurs.
Nous vivons une e-poque formidable !
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