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Apple: 10 ans déjà mais jusqu'à quand ? |
On a l’impression que c’était le siècle dernier, mais même
pas. L’Iphone n’a que 10 ans. Seulement. Et souvenons-nous, à l’époque, ce
n’était que quolibets et scepticisme
au sujet de ce smartphone qui « savait tout faire », trouver
un restaurant, vous guider sur les routes, et même « faire le café » (En
tout cas déclencher la machine à café). Et l ‘on ajoutait : « Et
téléphoner, il sait faire ? ».
10 ans plus tard, Iphone, smartphone, tablettes, applications, la
télévision sur votre téléphone, le monde connecté en direct dans votre poche: Jamais une révolution technologique ne s’était installée aussi vite en quelques
années en moins d’une génération.
L’imprimerie avait mis plusieurs siècles à se répandre, à faciliter
l’accès à l’écrit, à l’imprimé, aux livres et aux journaux, alors qu’avant
Gutenberg il fallait plusieurs mois pour recopier un livre. La réforme
protestante, la traduction de la Bible en allemand par Luther aurait-elle été
ce qu’elle a été sans cette invention ? Même chose avec l’électricité, le
train, la radio, la télé : Plusieurs générations pour qu’elles
s’installent dans nos vies quotidiennes, et encore pas partout, et avec
d’immenses zones grises : Les campagnes, la plus grande partie du monde,
l’Afrique.
Avec l’Iphone, c’est fini. Au Kenya ou en Côte d’Ivoire, les
producteurs se renseignent sur les cours du cacao ou du café sur leurs
smartphones et ils s’en servent de plus en plus comme moyens de paiement, avec
le développement de banques virtuelles où ils « stockent » leur
argent. Les étudiants qui n’accédaient pas aux bibliothèques, car les livres
c’est cher, et leur conservation encore plus chère, accèdent aujourd’hui aux ressources documentaires du monde
entier, à des cours en ligne, à des tutoriels qui forment et informent sur tous
les sujets. Les familles peuvent se parler et même se voir : Tu me
whats’app ? Quand est-ce qu’on se skype ? Pour le prix d’une
connexion internet, c’est-à-dire pour trois fois rien, et « 3 fois rien, ce n’est pas beaucoup ».
L’Iphone n’a rien inventé, on le sait. Il y avait d’autres
smartphones, et en plus Apple c’est cher, mais ce mix entre marketing,
ergonomie, design, technologie, le génie de Steve Jobs, en a fait le
symbole de cet emballement qui
nous enveloppe.
Un retour sur ces dix ans devrait également nous rendre
prudents : Rien n’est acquis, aucune position dominante n’est durable,
tous les équilibres peuvent être remis en question. D’un côté ce sentiment
d’une révolution permanente, la toute puissance de l’intelligence de l’homme et
des technologies qu’il invente, et de l’autre les dates de péremption qui se
rapprochent, les dangers qui nous semblent plus nombreux et plus proches
puisque nous sentons le frémissement du battement de l’aile d’un papillon à Hong Kong
non plus 3 semaines après, mais 3 dixièmes de seconde après. Et toutes ces entreprises
leaders qui ont disparu : Y compris dans la nouvelle économie.
Qui se
souvient encore de Palm, véritable inventeur des smartphones. Et Nokia, il y a
dix ans, le géant finlandais, numéro un du téléphone portable ? Et
Kodak ? Et Itineris, à l’époque le pionnier du téléphone mobile en
France ? Et le minitel ? Disparus !
Que sera Apple dans dix ans ? A chaque keynote,
l’entreprise aujourd’hui sans son père spirituel, joue son va-tout. Ses parts
de marché déclinent. Ses profits également, les marchés s’en inquiètent. Et Tim
Cook a même dû baisser ses revenus de 15 % . Evidemment le solde reste
confortable.
Alors Apple for ever ? Là il n’existe pas d’application pour le dire.
A défaut, on peut relire Zarathoustra : « Rien ne vaut rien, Il ne se passe rien, Et cependant tout arrive, mais
cela est indifférent ». Ce n’est pas du Steve Jobs mais du Frédéric Nietzsche, écrit il
y a 150 ans et toujours d’actualité.
Nous
vivons une e-poque formidable !
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