De l'art de parler à l'antenne pour ne rien dire. |
Les
militaires sont devenus des cibles. C’est ce que l’on nous répète depuis qu'une voiture a foncé sur des soldats à Levallois-Perret. Quelle
surprise ! Des militaires «ciblés», n’est-ce pas un pléonasme ? N’est-ce pas ce que
cela veut dire, nous sommes en guerre contre le terrorisme ?
Il
y a une certaine indécence à « meubler » pendant des heures à l’antenne
quand on n’a rien ou presque, à dire si ce n’est l’évidence. Des experts se
succèdent, compensant l’absence d’informations par une surenchère de lapalissades, de fausses précisions:
« C’est à 8 heures 3 mn, et 15
secondes précisément que la voiture a foncé sur un groupe de militaires ». En quoi le fait que ce soit 15 secondes
soit pertinent ? intéressant ? «C’est un acte délibéré»: Ah ! bon, ce ne sont pas les
freins qui ont lâché ?
«C’est un acte honteux» déclare le
maire de Levallois-Perret. Ça c’est sûr, qui peut dire le contraire ? « Levallois-Perret est une cible »
répète-t-il en boucle ce qui lui permet d’occuper les media pendant 24 heures.
Mais, il y a une semaine c’était la Tour Eiffel. Il y a deux semaines, c’était
les Champs Elysées. Avant c’était Orly, Le Louvre, Notre-Dame. Il y a un an,
c’était le père Hamel, égorgé dans son église de Saint-Etienne du Rouvray.
Avant encore, Nice...
Evidemment
il est plus rassurant d’expliquer qu’il y a une raison pour que tel groupe de
personnes, tel bâtiment, telle ville, soit « ciblé ». Selon un plan
articulé par un grand ordonnateur qui tirerait les ficelles depuis le désert
irakien.
Hélas,
il n’y aucune raison. En tout cas, aucune raison
raisonnable, si ce n’est la haine de notre société, de nos valeurs. Sans
devenir parano, nous sommes tous des cibles. Tout peut arriver, n’importe où,
n’importe quand. Evidemment cela ne permet pas de tenir des heures à l’antenne.
Mais c’est ce que l’on appelle le
terrorisme.
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