L’autre soir, le monde entier avait rendez-vous avec la Lune ou plus exactement avec l’éclipse de Lune. Le monde entier ? Non, pas à Paris, pas à Montmartre où nous étions des milliers à guetter le phénomène que quelques-uns parmi nous pourront revoir dans 125 ans.
La faute à, aux… seuls nuages de la semaine, quel manque de pot quand même. Pourtant tout était prêt, jusqu’aux reporters de CNews et les bénévoles de La Nuit des étoiles, qui à défaut de nous montrer la Lune, nous conseillèrent d’admirer Jupiter particulièrement brillant ces temps-ci paraît-il. A croire que même les astres sont pour Macron, d’ailleurs n’a-t-on pas dit que s’il avait été élu Président, c’est parce que les astres étaient alignés.
Mais là, était-ce un signe ? alors que nous commencions à nous perdre dans la contemplation de Jupiter, des nuages voilèrent brusquement son éclat. Il y eut comme un frémissement dans la foule, un peu comme lors de la mort du Christ, lorsque le ciel s’obscurcit sur Jérusalem, en plein milieu de la journée, enfin c’est ce que disent les évangiles, et ce que décrivent très bien certaines peintures destinées à frapper l’imagination des foules. « Tiens, c’est Benalla » lança quelqu’un et beaucoup se mirent à rire. C’est vrai que cette affaire Benalla, franchement, on n’y comprend plus rien. Comme avec cette nouvelle vidéo où l’on verrait le conseiller à l’Elysée agresser des manifestants. On y voit autant que pour l’éclipse de Lune à Montmartre. C’est-à-dire on n’y voit goutte.
Affaire d’Etat ? Watergate ? Police parallèle ? On a l’impression que des chemises brunes, genre SA d’Hitler, défilent dans nos rues, que Malik Oussékine a été à nouveau tué par des voltigeurs casqués comme en 1986, ou que des manifestants ont été écrasés par des charges des police, comme au métro Charonne, en février 62… Au lieu de cela, Place de la Contrescarpe, le soir du 1ermai, franchement, les « gentils badauds » qui passaient par là, par hasard, se révèlent être moins gentils qu’il n’y paraît – jeter des chaises et des bouteilles sur la police, c’est pas forcément un geste amical – le « nervis » de l’Elysée qui va faire le coup de main pour le compte de Macron, se révèle être plutôt un jeune homme aux dents tellement longues qu’elle rayent le parquet, un Rastignac d’Evreux, plutôt qu’une racaille de banlieue. Ceci dit, rasé de frais, en interview lyophilisé TF1, il était assez surprenant : Qui lui avait coaché ses éléments de langage ? Car son argumentaire est un peu lèj ! « Je n’ai fait que mon devoir de citoyen, je ne fais que donner un coup de main à la police quand je la vois en difficulté » Euh ! ben, peut-être qu’on est lâches, mais beaucoup d’entre nous en cas de manif et de charges de la police, on fait plutôt 2 pas en arrière plutôt que 3 prises de krav-manga.
Mais bon, comme dit l’autre, y’a pas mort d’homme, pas de quoi casser 2 pattes à 3 canards, à moins que ce ne soit 3 pattes à 2 canards. C’est sans doute pour cela qu’Emmanuel Macron a reçu Brigitte Bardot à l’Elysée, pour parler de la violence contre les animaux.
Mais on s’égare. Revenons à nos moutons, et là bien sûr on revient aux parlementaires, pour lesquels cette affaire a été une nouvelle jeunesse.
Il n’y a là aucune ironie, en 2 temps 3 mouvements ils ont constitué pas une mais deux commissions d’enquête, quand pour Cahuzac il avait fallu des mois. Il est vrai que Cahuzac c’était moins grave, juste un Ministre des Finances qui les yeux dans les yeux avait juré à la France entière qu’il n’avait pas de comptes dans des paradis fiscaux. Bref, ces commissions nous ont permis de découvrir des élus dont nous ignorions jusque-là jusqu’à l’existence ! Et ça c’est formidable, cela justifie que l’on ne réduise pas le nombre de parlementaires. Parions qu’on en reparlera en Septembre lorsque le gouvernement représentera son projet de réforme constitutionnelle.
Quant à Jupiter, non pardon à Macron, on se demande là aussi qui le coache, sans doute personne, car il est tellement intelligent, tellement brillant aussi brillant que ce jeune député Les Républicains, Guillaume Larrivé qui dans les premières auditions de la Commission d’enquête de l’Assemblée, jouait le procureur, genre Saint-Just réincarné (Il y en a beaucoup qui en perdirent la tête, en 1793). Technocrate(s) brillant(s). Mais agressif(s).
Ainsi quelle mouche avait donc piqué le Président l’autre soir : après avoir été brillant en répétant, « si vous cherchez un responsable, c’est moi, parce que c’est moi le patron », s’il s’était arrêté là, il aurait eu tout bon, et puis, vlan d’un coup, c’est la catastrophe, la phrase de trop : « Qu’ils viennent me chercher ». Franchement, ça fait teigneux, certains ont même dit, ça fait Sarkozy, mais ça c’est vraiment méchant.
Pour en revenir à l’autre technocrate, brillant mais agressif, Guillaume Larrivé, il a un autre point commun avec Macron, il est énarque -tiens comme c’est surprenant- mais promotion « Copernic », tout s’explique : Les astres.
Dans cette confusion qui agite les media et remplace avantageusement les marronniers habituels de la presse estivale, ajoutons cette saillie de la députée La République en Marche, Claire O’Petit, qui a trouvé que Benalla était « un manipulateur, un peu comme ces hommes qui battent leur femme, et viennent ensuite déclarer la main sur le cœur que pas du tout, c’est que de l’amour ». D’ici qu’on découvre qu’en plus d’être l’amant de Macron, Benalla bat son ex-future femme… Il n’y a qu’un pas que nous allons franchir allègrement en lançant le mouvement @metoo @balancetonbenalla.
Vivement la fin de la vague de chaleur !
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