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samedi 14 juillet 2018

Mondial : Pourvu qu’ON gagne !

Une joie qui emporte tous les quartiers. Est-ce si mal ?

Il sera bien le temps de faire la gueule, lundi.
Il sera bien le temps de retrouver le chômage, la précarité, mardi.
Il sera bien le temps d’angoisser pour le découvert en banque, les impôts à payer, les factures en souffrance, mercredi.
Il sera bien le temps de … les attentats, le terrorisme, les incivilités, la guerre, les guerres, les migrants qui se noient, les frontières qui se ferment, qui s’ouvrent, les affrontements politiques, les divisions, les oppositions, jeudi, et tous les autres jours de la semaine et toutes les semaines des mois qui suivent, et tous les mois des années ensuite.
Mais en attendant ces lendemains qui déchanteront, ne nous privez pas de ce moment de bonheur, de cette joie qui nous emporte tous, partout en France, quel que soit notre ville, notre région, notre situation professionnelle, notre compte en banque (même s’il n’est pas dans le bleu), nos origines, notre religion, notre couleur (politique), notre couleur (de peau), notre âge, notre sexe (notre genre ?). 
Comme l’écrit un éditorialiste du quotidien allemand Tagesspiegel (*)  : « Il existe encore un monde où le mot « finale » ne signifie pas « mort ». Un monde où disparaissent les luttes de pouvoir politique, les problèmes du Brexit, les humeurs de Trump. Ce monde c’est celui de la Coupe du monde de foot. 
C'est juste un jeu. Un combat dont nous pouvons profiter de manière détendue (surtout lorsqu’on a été éliminé au round précédent). Et qui pourrait se terminer par une surprise, une victoire pour la petite Croatie avec ses grands joueurs. (…). La Croatie n'a jamais été championne du monde. Sa victoire serait un signe que tout le monde peut y arriver. Une victoire pour les petits. (…) De toute façon, la France est et restera la « grande nation ». 
Ami allemand, ok avec le raisonnement mais pas avec la conclusion. Tant pis pour le symbole de David battant Goliath, il faut qu’ON gagne ! 
Bien sûr nous le savons, il ne s’agit que d’une parenthèse. 
Bien sûr, nous le savons, panem e circenses, du pain et des jeux qu’on donne aux pauvres pour les distraire, nous savons que le sport comme la religion est l’ « opium du peuple », bla bla bla…. Nous savons tout cela.
Mais, franchement quelques heures de joie par procuration dans un monde pas si gai que ça, cela ne nous ferait pas de mal. Fiers d’être bleus ? Fiers d’être français ? Et sans faire de mal à personne, alors pourquoi bouder notre plaisir ? Et puis ce n’est qu’un jeu, non ? 
Alors oui, il faut qu’ON gagne. 

*(Ein Dank geht an Werner)

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