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samedi 16 février 2019

Italie – France : È tornato l’Ambasciatore.

Le tweet de l'Ambassadeur de France de retour à Rome.
Comediante-tragediante : Les relations orageuses entre la France et l’Italie, c’est vieux comme … les disputes entre Napoléon et le Pape Pie VII. Des négociations ponctuées de cris et de fausses ruptures, chacun in fine savait qu’il avait besoin de l’autre, et qu’il fallait arriver à un concordat. 
Entre la France et l’Italie c’est donc toujours la même histoire, avec côté italien un agacement certain de se sentir traité avec sympathie certes – qui n’aime pas l’Italie et la tentation de Venise ?– mais avec une pointe de condescendance :Notre petite sœur latine… et puis le pays des pizzaiolos(i ?) qui chantent « O sole mio » alors qu’on est la deuxième puissance industrielle d’Europe, et que le niveau de vie en Lombardie est aussi élevé qu’à Hambourg et Munich…
Donc l’ambassadeur de France est de retour, comme il vient de le twitter en italien et Emmanuel Macron invite à Paris le Président italien : embrassons-nous Folamour, tout est oublié. 
Sauf que, les problèmes sont toujours là, et ils sont d’abord côté italien, d’abord du côté de cette coalition improbable entre l’extrême-droite de la Ligue et les anarchistes du mouvement 5 étoiles. C’est l’alliance entre le scorpion et la grenouille. Vous savez cette histoire où le scorpion persuade une grenouille de le prendre sur son dos pour traverser une rivière. Le scorpion finit par piquer la grenouille, les deux coulent et au moment de se noyer la grenouille demande : Pourquoi ? Et le scorpion de répondre : C’est dans ma nature. 
Matteo Salvini est le scorpion qui est train de tailler des croupières à son partenaire de coalition. En Mars dernier la Ligue n’a obtenu que 18 % des voix, aujourd’hui elle devrait en obtenir le double, au détriment du mouvement 5 étoiles. Son leader Luigi di Maio est donc obligé de faire dans la surenchère : La France et Macron sont des boucs émissaires bien pratiques. Et il sera intéressant de voir qui l’emportera dans le dossier brulant de la construction du TGV Lyon-Turin : La Ligue est pour (normal, elle représente les intérêts des industriels de l’Italie du nord) et le Mouvement 5 étoiles est contre ( normal, il est anti grand-travaux. Ainsi à Gênes, il ne croyait pas en la « fable » de l’effondrement du pont autoroutier Morandi et avait bloqué la construction d’une nouvelle autoroute pour contourner la ville …)
Combien de temps cela fonctionnera-t-il auprès des électeurs italiens ? 
Pour l’instant, l’extrême-droite mange son pain blanc en premier, en faisant de grandes démonstrations de force au sujet de l’immigration. Or, cela fait déjà quelque temps, avant son arrivée au pouvoir, qu’aucun migrant, ni immigrant n’avait envie de mettre les pieds en Italie. Pas très agréable d’entendre des cris de singe, voire pire, quand on est noir et qu’on joue au calciodans un stade italien.
Et puis surtout parce que l’économie se porte très mal. Elle est même entrée en récession. Le système bancaire est au bord de la crise de nerfs et la dette italienne pire que celle de la France. Les jeunes qualifiés s’en vont, faute d’emplois. 
Et ce n’est pas le « grand remplacement » ( sous-entendu des européens blancs et chrétiens remplacés par des arabes et des noirs musulmans) qui menace l’Italie. Ce sont les italiennes et les italiens eux-mêmes : Ils ne font plus d’enfants depuis longtemps. 
L’Italie est déjà le pays le plus vieux d’Europe, un des plus vieux du monde avec le Japon, chaque année sa population diminue, il y a de moins en moins d’actifs pour payer cotisations sociales et retraites. L’Italie est entrée dans un cercle vicieux : Comme il y a de moins en moins de jeunes, il y a de moins en moins de couples en âge de procréer. Et comme les italiens ne veulent pas d’immigration, il n’y aura bientôt plus personne pour chanter « O sole mio ».

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