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mardi 5 mars 2019

HEC-Polytechnique : Cherchez la femme !


Le 21 février dernier, HEC-Polytechnique: Cherchez la femme !
C’est une très belle photo, celle publiée avec fierté par les plus grandes écoles françaises. HEC – Polytechnique (avec les 5 écoles fondatrices de l’Institut Polytechnique) signent une convention de coopération, première étape en vue de la création d’une ambitieuse alliance académique pluridisciplinaire dans les domaines de la Technologie et de l’Innovation Business. (sic)
En gros la crème de la crème des écoles qui forment les businessmen et les ingénieurs de demain, regroupe ses forces pour défendre la place de la filière France face aux universités américaines, anglaises, chinoises. Cocorico !
Rien ne vous choque sur la photo ? Vous ne voyez pas au moins un oubli, des absents? Des absentes ? Pas une femme ! A la tête de la crème de la crème des grandes écoles françaises, pas une seule femme.
En 1975, Polytechnique ouvrait ses portes aux femmes, près d’un siècle après que le premier noir n’y soit admis : Camille Mortenol, guadeloupéen, remarqué par le Président Mac Mahon qui surpris de voir un « homme de couleur » dans la promotion d’élèves qu’il passait en revue, lui lança: Ah ! C’est vous qui êtes le nègre ? C’est très bien continuez !Il est vrai que dans l’argot de Polytechnique de l’époque être le nègre , c’était être le major de la promo. 
Donc en 1975, les premières femmes à Polytechnique, dont la major, Anne Chopinet, puis en 1976 à HEC, où comme à Polytechnique un an avant, le major était une major, Florence Cayla, même si la promotion comptait moins d’une vingtaine de femmes. On pouvait avoir de l’espoir.
Aujourd’hui les femmes représentent la moitié de chaque promo. Comment se fait-il donc qu’elles s’évaporent dans l’accès aux postes de direction ? Dans les conseils d’administration des entreprises, on les savait sous-représentées, mais quand les universités ou les grandes écoles chargées de former les générations futures, ne montrent elles-mêmes pas l’exemple, on se dit que décidemment, même si on ne change pas la société par décret (comme l'écrivait Crozier, lui-même HEC), on ne pourra sans doute pas faire l’économie de lois pour faire bouger les lignes. Egalité femmes-hommes, la mère de toutes les autres inégalités !

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