Et c’est reparti. Nul n’est besoin d’attendre 20 h ce soir pour savoir à quelle sauce nous allons être mangés. Oups, cette image culinaire est franchement inappropriée parce que si il y en a qui vont déguster ce sont bien les chefs, cuisiniers, restaurateurs, bistrotiers, et autres hôteliers, qui une nouvelle fois en moins de six mois vont devoir « s’adapter ».
« S’adapter », que les choses avec pudeur sont ainsi dites alors que cela signifie réduire encore les horaires comme peau de chagrin, miser encore plus sur le chômage partiel, sur le click and collect, baisser encore plus les jauges d’accueil, jusqu’à zéro ? Avec comme horizon, in fine pour beaucoup…mettre la clef sous la porte…
Les restaurants, cafés, salles de spectacles, cinémas, musées, hôtels, l’événementiel, le tourisme, autant de secteurs qui sont, qui étaient des ressorts de notre activité économique.
L’autre jour un chroniqueur en vogue parce que provocateur sur une chaîne tout info, - vous savez c’est celui qui est toujours aigri et qui veut faire revenir notre pays deux siècles en arrière, à l’époque de Chateaubriant- et bien, cet Eric Z trouvait que à quelque chose malheur est bon, et que nous avions trop misé sur le tourisme et les services. Non seulement c’est très con, comme « analyse », parce que ce n’est pas parce que nous sommes un des plus beaux pays du monde, avec une culture et une gastronomie exceptionnelles, qu’il ne faudrait pas valoriser ce capital. Mais en plus c’est très salaud pour les centaines de milliers d’entrepreneurs, de salariés qui en vivent.
Et on a envie de dire à tous ces donneurs de leçon : mais qui te paie ? Au bout de tout cela qui va payer les chroniqueurs à la télé, mais aussi les infirmières, les médecins, les fonctionnaires ? L’argent magique ? Allons donc.
Au bout du compte, comme à la fin de tout repas qu’il soit bon ou dégueulasse, il va bien falloir payer l’addition. Et la note va être salée, mais tellement salée que cela risque de nous couper l’appétit. Et malheureusement il ne sera guère possible de dire : « On partage ? »
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