Nixon: Je ne suis pas un escroc |
Tout le monde se préparait pour
le fameux choc de simplification,
annoncée jeudi dernier par François Hollande. Ce devait être l’arme ultime de
la boîte à outils gouvernementale. Et là caramba, encore raté ! On a bien eu
un choc, mais le choc Cahuzac.
Même s’ils s’en trouvent qui
disent « je le savais, je m’en
doutais ». évidemment, nous sommes tous estomaqués. Et tout est en
train d’être dit et écrit.
Evidemment l’on se souvient des
grandes déclarations moralistes et donneuses de leçon de François Hollande,
candidat qui avait tant impressionné les journalistes avec son anaphore « Moi président » : « Moi
président de la République, il y aura
un code de déontologie pour les ministres, qui ne pourraient pas rentrer dans
un conflit d'intérêts». Alors ?
Alors, tout sauf « notre démocratie est malade ». Au
contraire, elle fonctionne, et elle progresse et c’est tant mieux. Une telle
affaire ne serait même pas sortie il y a 20 ou 30 ans.
Tout sauf la « démonstration de la complicité du
monde politique et médiatique ». Aux Etats-Unis, qui vont loin dans ce
genre d’exercice, cela a donné certes le Watergate, les mensonges de Nixon et
sa démission, mais aussi des années d’audition et de procédures souvent
sordides contre Clinton dans l’affaire Lewinsky.
Tout sauf les dérives populistes
et démagos, les « tous
pourris ». Mettre tout le monde dans le même sac. Par exemple Eric
Woerth. Pour l’instant, rien n’a encore été trouvé et prouvé par la justice,
c’est donc procéder par amalgame, nier la présomption d’innocence. Même si bien
sûr, que l’ancien ministre du budget n’ait pas vu de problèmes dans le fait que
sa femme exerce le métier de gestionnaire de fortunes, paraît incompréhensible,
même si cela n’est pas répréhensible. Ce n’est pas sale, gérer des fortunes, il
en faut et ça rapporte, et ce serait idiot de laisser ce travail à des
anglo-saxons ou des luxembourgeois. La discussion suivante, imaginaire, paraît pourtant
relever du simple bon sens: « Ecoute
ma chérie, le temps où je suis ministre, il faudrait peut-être que tu prennes
un congé sabbatique, que tu enseignes la finance ou la fiscalité à HEC ou
ESCP » Ou bien au contraire : « Chéri, mon boulot de gestionnaire nous rapporte gros, donc, tant pis
pour ton portefeuille de ministre, ou alors les anciens combattants ou
l’économie numérique ». Apparemment nos hommes politiques n’en sont
pas encore là. Il faudrait peut-être importer l’exemple américain de l’audition
des ministres pressentis, devant une commission parlementaire.
D’un mal, on peut faire un bien et
de l’affaire Cahuzac, tirer les leçons pour améliorer nos institutions. Cela
tomberait pile poil dans la fameuse loi sur la moralisation de la vie politique
que François Hollande nous avait promis dans sa période anaphorique du
« Moi président »… par référendum si nécessaire avait-il ajouté. Là c’est
sûr il obtiendrait un «
Nous vivons une e-poque
formidable
1 commentaire:
Ce délinquant (# "personnalité")n'avait-il pas été condamné à une peine de prison ferme ?J’ai la mémoire qui flanche…Il est vrai que selon M.le président de la République française les paradis fiscaux n'existent pas...Pourtant un citoyen lambda aurait été condamné,lui,à une peine incompressible de 20 ans ferme avec comparution immédiate.Va comprendre Charles!On pourrait peut-être souhaiter un bon séjour et de bonnes vacances (en Guyane)à M.Cahuzac qui se croit (visiblement à bon droit)AU-DESSUS des LOIS!Mais l’explication de cette justice qui dysfonctionne gravement doit être ailleurs...J'ai entendu un leader politique affirmer récemment "Ce nouveau monde a tout de l'Ancien Régime et rien de la République".Cette explication est déjà plus intéressante et convaincante...
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