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samedi 27 juin 2015

La Gay Pride ne passera pas ni par Dakar, ni par Marrakech.


#LoveWins ? Au Maroc, l'homophobie marche toujours.
Au moment où à Washington, la Maison Blanche se pare du drapeau gay pour célébrer la légalisation du mariage pour tous, au Sénégal, un journaliste déjà poursuivi pour homosexualité, pardon pour « actes contre nature », vient d’être emprisonné pour « pédophilie ».
Au moment où à Paris se déroule la Gay Pride, au Maroc, l’homosexualité est toujours punie de 3 ans de prison, c’est article 489 du code pénal.
3 homosexuels ont d’ailleurs été condamnés à de la prison en mai dernier. Certains aimeraient une évolution, un rapport du Ministère de la Santé recommanderait même la dépénalisation, pour raisons "sanitaires", pour mieux lutter contre le SIDA. Mais c’est une position très minoritaire. Un hebdomadaire vient même de faire sa couverture avec ce titre : « Faut-il brûler les homos ? ». Et un sondage indique que 80 % des marocains ne sont pas favorables à la tolérance envers l’homosexualité.
Aucun pays musulman n’autorise le mariage homosexuel. Au contraire, les sanctions peuvent être très lourdes, parfois même passible de la peine de mort. Prenez le Sénégal, un pays qui nous paraît sympathique, démocratique, tranquille, la montée de l’homophobie ouverte va de pair avec la montée de l’intégrisme religieux. Ainsi, et c’est un comble, Tariq Ramadan a même provoqué un tollé général, de toutes les autorités, religieuses comme civiles, après avoir déclaré, que si effectivement l’Islam comme les deux autres grandes religions monothéistes n’autorisait pas l’homosexualité, il fallait être tolérant, accepter qu’on puisse être musulman et homosexuel, et ne pas fermer la porte des mosquées aux homosexuels. Avant lui, c’est Barack Obama qui avait provoqué des réactions outrées en osant aborder ouvertement la question du droit des homosexuels au cours de sa visite officielle à Dakar.
Ce n’est d’ailleurs pas l’Islam seul qui est cause, mais bien l’utilisation par beaucoup de gouvernements de l’intolérance à l’égard de l’homosexualité pour distraire la population des vrais problèmes. En Afrique, un seul pays autorise le mariage homosexuel: L’Afrique du Sud. Ce qui ne veut pas dire que la vie des gays sud-africains soit un long fleuve tranquille. Jusqu’aux plus hautes autorités de l’Etat, on y considère souvent que l’homosexualité est une maladie de blancs, une pratique apportée par les occidentaux. C’est d’ailleurs souvent cet argument - L’homosexualité est une maladie de blancs – qui est utilisée par les dictatures en Ouganda, au Cameroun.
La dépénalisation de l’homosexualité, les droits des gays et des lesbiennes, sont-ils un marqueur de l’état des libertés dans un pays ? Sans doute, alors, dans ce cas, on mesure le fossé qui sépare le monde occidental, l’Europe, l’Amérique, une quarantaine de pays au maximum, du reste du monde, et notamment de l’Afrique et du Maghreb. Un fossé qui va en s’élargissant. 
Dans sa revendication de l’attentat en Tunisie, les djihadistes se félicitent d’attaques contre « les antres [...] de fornication, de vice et d’apostasie » visant ainsi le développement du tourisme, avec son corollaire, le tourisme sexuel. 
Le #LoveWins twitté par Obama pour saluer la légalisation du mariage pour tous n'est pas encore prêt de faire des petits en Afrique ou en Asie.
Nous vivons une e-poque formidable.

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