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samedi 10 septembre 2016

Femmes terroristes: Ne les appelez pas pasionaria.

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La vraie pasionaria, Dolorès Ibarruri
Depuis quelques jours, nous découvrons – du moins les medias en boucle  semblent découvrir – que les femmes aussi peuvent être terroristes. Bientôt, sans doute, nous « découvrirons » que des enfants ou des ados peuvent l’être aussi. Et c’est épouvantable. En matière d’endoctrinement, de fanatisme, il n’y a malheureusement pas de limites.
Le terme employé depuis quelques jours pour qualifier cette jeune femme qui voulait faire un massacre aux bonbonnes de gaz près de Notre-Dame à Paris, c’est « pasionaria ». Eh ! Oh ! Confrères, consœurs, informer ce n’est pas répéter en boucle les mêmes bêtises, c’est aussi faire preuve d’un peu de culture. Alors retour sur la pasionaria et donc sur la guerre civile espagnole.
La pasionaria , du mot « pasión », c’est Dolorès Ibarruri, c’est cette fille d’ouvriers espagnols, cette militante communiste, qui pendant la guerre civile espagnole de 1936 à 1939, tenta de galvaniser les troupes républicaines face au putsch du Général Franco et à l’avancée des troupes fascistes, avec son cri « No pasaran ! «  Ils ne passeront pas ». C’est aussi cette femme âgée, qui après 40 ans d’exil à Moscou, fut la seule députée de 1936 à être réélue aux premières élections libres en Espagne en 1977. Et au soir de sa vie,  la Pasionaria retrouva d’ailleurs sa foi catholique jusqu’à devenir mystique, ce qui fût caché par le Parti Communiste espagnol
Evidemment, avec le temps, on a (re)découvert les aspects controversés de sa personnalité. Une fanatique, qui n’hésitait pas à faire éliminer tous ses opposants, un sous-marin totalement téléguidé par Moscou, un symbole fabriqué par la propagande soviétique. De là à faire un parallèle avec Daesh et les islamistes ? Sur la manipulation psychologique et la propagande, peut-être, mais attention à ne pas faire de contresens historique. Car en 1939, c’est bien le fascisme qui est l’ennemi principal, c’est le nazisme qui monte en Europe et il a bien fallu faire alliance avec l’Union soviétique pour vaincre l’Allemagne nazie. Que serions-nous devenu sans le sacrifice de centaines de milliers de militants communistes ?
Aujourd’hui, le fascisme c’est Daesh, et les poseuses de bombes sont des terroristes. Les qualifier de pasionaria est un dangereux raccourci, une insulte à la mémoire des millions de morts de la guerre civile espagnole, de la résistance au nazisme et au fascisme, et plus récemment aux « mères » argentines de la Place de Mai, manifestant pacifiquement à Buenos-Aires contre la dictature militaire qui avait fait disparaître leurs enfants. Ces mères-là, ces grands-mères pouvaient légitimement se réclamer du symbole de Dolorès Ibarruri.
Les terroristes à la bonbonne de gaz ne sont pas des « pasionarias », ce sont des folles dingues.
Nous vivons une e-poque formidable.

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