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dimanche 20 août 2017

Attentats: Et pourquoi la Tour Eiffel n’est jamais éclairée aux couleurs de l’Afrique ?

La Tour Eiffel aux couleurs de l'Afrique: Non, c'est un  fake !

A chaque attentat qui endeuille notre pays ou les pays amis, la mairie de Paris éteint la Tour Eiffel, ou l’allume aux couleurs du pays concerné. Et malheureusement tout dernièrement aux couleurs de l’Espagne et de Barcelone endeuillées.
La Tour Eiffel étant devenue un symbole de la France, c’est un message de solidarité qui est ainsi envoyé en une image dans le monde entier.
Mais on peut s’interroger sur les choix de non-éclairages.
Quelques jours avant l’horreur de Barcelone et ses 13 morts, un attentat a fait 19 morts à Ouagadougou, Burkina Fasso. Au même moment, 3 attentats suicide au Nigeria: 28 morts. Et il en est ainsi chaque semaine au Cameroun, au Tchad, au Niger. Depuis 2009, la guerre menée par Boko Haram a fait 20 000 morts, oui 20 000 morts ! dont 2000 au Cameroun. Sans compter les personnes dites « déplacées »: 2,6 millions.
Alors bien sûr, on peut appliquer la « loi » morts/kilomètres - c’est un raccourci utilisé dans les écoles de journalisme pour mettre en évidence que nous sommes plus sensibles à ce qui se passe près de chez nous et que donc 1 mort chez nous « pèse » autant que 1000 morts à 1000 kilomètres. Sauf que ça ce n’est qu’un raccourci, une caricature. Et que c’était avant, avant que l’explosion des communications, des transports, d’internet ne nous fasse comprendre que nous sommes tous sur le même bateau. Le battement d’aile d’un papillon à Hong Kong peut faire chuter la bourse à New York et ruiner des épargnants à Paris.
Et là en l’occurrence, ce n’est un papillon qui bat des ailes, ce sont des assassins fanatiques qui au nom de la même idéologie islamiste, enlèvent, violent, tuent, massacrent, et ces morts là-bas annoncent d’autres morts chez nous.
Anne Hidalgo serait bien inspirée d’éclairer la Tour Eiffel aux couleurs du Burkina, du Cameroun ou du Nigeria. Cela montrerait que nous éprouvons autant de chagrin et de compassion pour les morts de Ouagadougou que pour ceux des ramblas. Cela montrerait aussi que nous avons bien compris que nos intérêts sont liés. Et que la guerre contre le terrorisme passe aussi, d’abord ( ?) par l’Afrique.


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