Dernière image d'unité avant l'éclatement de l'Espagne ? |
Après
les attentats de Barcelone, un cri a été repris par tous, le même qu’à Nice,
Manchester ou Paris: Je n’ai pas peur.
Notre unanimité est la réponse aux actes criminels des terroristes islamistes.
Unecimage d’unité renforcée par la présence du roi d’Espagne, du premier ministre
espagnol et du Président du gouvernement catalan, côte à côte au cours des
hommages aux victimes.
Malheureusement,
les tensions entre Madrid et Barcelone sont très vite réapparues. Certains
commencent à opposer le « No tinc
por », je n’ai pas peur en catalan, au «no tengo
miedo » en castillan.
Joaquim
Forn, conseiller - ministre - à
l’intérieur du « Govern » de Catalogne a choqué le reste de l’Espagne
en faisant la distinction dans la liste des victimes entre 2 victimes
« catalanes » et 2 victimes de « nationalité espagnole ».
La
CUP, un parti nationaliste radical, membre de la coalition indépendantiste au
pouvoir, a même refusé de participer aux hommages aux victimes parce que le roi
d’Espagne et le Premier ministre espagnol y assistaient.
Depuis
le rétablissement de la démocratie, après 60 ans de la dictature de Franco qui
avait interdit le catalan, le basque, le galicien au seul profit du castillan -
ce que nous appelons l’espagnol - les régions espagnoles bénéficient d’une
large autonomie, constamment amplifiée pour le Pays Basque et la Catalogne.
Dans
ces deux « communautés », la police notamment est autonome, Ertzaintza au Pays Basque, mozos de escuadra en Catalogne. En
Catalogne, tout ce qui rappelle l’Espagne est progressivement gommé : Scolarisation
dès le primaire en catalan uniquement; Affichage unilingue partout. Même à
l’aéroport international les inscriptions en anglais sont installées avant
celles en espagnol. Pour les nationalistes catalans, il s’agit de compenser par
une discrimination positive plusieurs siècles d’oppression culturelle.
A
Barcelone, les symboles de l’Etat espagnol sont progressivement retirés. La statue
du roi Juan Carlos a été enlevée de la salle des Actes de la Mairie, qui refuse
d’y accrocher le portrait officiel du chef de l’Etat, le roi Felipe.
La
dernière étape est l’indépendance. Le gouvernement autonome compte organiser un
référendum sur cette question le 1 er octobre prochain. Pour Madrid c’est un
référendum illégal, non prévu par la constitution.
Un
référendum qui est un piège. Y participer, c’est donner raison à ceux qui
veulent l’organiser, donc aux indépendantistes. Ne pas y participer c’est
laisser la porte ouverte au oui à l’indépendance. Dans un récent sondage, une
majorité de catalans se dit hostile à l’indépendance. Mais si les unionistes ne
vont pas voter, les indépendantistes l’emporteront.
Sur
le registre des condoléances ouvert à Barcelone, le roi Felipe a signé avec un
de ses titres: Comte de Barcelone. Il voulait ainsi rappeler symboliquement que
l’Espagne n’a jamais existé sans Catalogne, et qu’elle été formée par l’union
de Blanche de Castille et de Ferdinand d’Aragon, comte de Barcelone, en...1469
avant même la "découverte" de l’Amérique et la chute du dernier royaume maure de
Grenade.
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