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lundi 21 août 2017

No tinc por ou bien no tengo miedo : Après les hommages retour aux divisions espagnoles.

Dernière image d'unité avant l'éclatement de l'Espagne ? 

Après les attentats de Barcelone, un cri a été repris par tous, le même qu’à Nice, Manchester ou Paris: Je n’ai pas peur. Notre unanimité est la réponse aux actes criminels des terroristes islamistes.
Unecimage d’unité renforcée par la présence du roi d’Espagne, du premier ministre espagnol et du Président du gouvernement catalan, côte à côte au cours des hommages aux victimes.
Malheureusement, les tensions entre Madrid et Barcelone sont très vite réapparues. Certains commencent à opposer le « No tinc por », je n’ai pas peur en catalan, au «no tengo miedo » en castillan.
Joaquim Forn, conseiller  - ministre - à l’intérieur du « Govern » de Catalogne a choqué le reste de l’Espagne en faisant la distinction dans la liste des victimes entre 2 victimes « catalanes » et 2 victimes de « nationalité espagnole ».
La CUP, un parti nationaliste radical, membre de la coalition indépendantiste au pouvoir, a même refusé de participer aux hommages aux victimes parce que le roi d’Espagne et le Premier ministre espagnol y assistaient.
Depuis le rétablissement de la démocratie, après 60 ans de la dictature de Franco qui avait interdit le catalan, le basque, le galicien au seul profit du castillan - ce que nous appelons l’espagnol - les régions espagnoles bénéficient d’une large autonomie, constamment amplifiée pour le Pays Basque et la Catalogne.
Dans ces deux « communautés », la police notamment est autonome, Ertzaintza au Pays Basque, mozos de escuadra en Catalogne. En Catalogne, tout ce qui rappelle l’Espagne est progressivement gommé : Scolarisation dès le primaire en catalan uniquement; Affichage unilingue partout. Même à l’aéroport international les inscriptions en anglais sont installées avant celles en espagnol. Pour les nationalistes catalans, il s’agit de compenser par une discrimination positive plusieurs siècles d’oppression culturelle.
A Barcelone, les symboles de l’Etat espagnol sont progressivement retirés. La statue du roi Juan Carlos a été enlevée de la salle des Actes de la Mairie, qui refuse d’y accrocher le portrait officiel du chef de l’Etat, le roi Felipe.
La dernière étape est l’indépendance. Le gouvernement autonome compte organiser un référendum sur cette question le 1 er octobre prochain. Pour Madrid c’est un référendum illégal, non prévu par la constitution.
Un référendum qui est un piège. Y participer, c’est donner raison à ceux qui veulent l’organiser, donc aux indépendantistes. Ne pas y participer c’est laisser la porte ouverte au oui à l’indépendance. Dans un récent sondage, une majorité de catalans se dit hostile à l’indépendance. Mais si les unionistes ne vont pas voter, les indépendantistes l’emporteront.
Sur le registre des condoléances ouvert à Barcelone, le roi Felipe a signé avec un de ses titres: Comte de Barcelone. Il voulait ainsi rappeler symboliquement que l’Espagne n’a jamais existé sans Catalogne, et qu’elle été formée par l’union de Blanche de Castille et de Ferdinand d’Aragon, comte de Barcelone, en...1469 avant même la "découverte" de l’Amérique et la chute du dernier royaume maure de Grenade.




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