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vendredi 29 septembre 2017

Divorce à la catalane : L’Europe va-t-elle se fracasser à Barcelone ?

Adieu l'Espagne, Fin de l'Europe ? 
Quand on aime l’Espagne ET la Catalogne, on ne peut être que déchiré, consterné et triste par la le référendum organisé Dimanche par Barcelone.
Le résultat est connu d’avance. Ce sera Oui. Evidemment puisque ceux qui sont contre l’indépendance n’iront pas voter alors qu’ils sont sans doute majoritaires.
Et le gouvernement catalan l’a déjà annoncé : Quelque soit la participation, il proclamera l’indépendance.
Dans ce divorce, tout a mal tourné.
A Barcelone gouverne une coalition hétéroclite rassemblant : Des ultra gauches qui sont de toute façon contre tout, des dirigeants traînant pas mal de casseroles et d’affaires de corruption et qui voient dans cette fuite vers l’indépendance un moyen d’échapper à la justice, des nationalistes qui considèrent que pour rétablir la culture catalane à sa juste place, il faut forcément passer par un rééquilibrage: Imposer, comme c’est déjà le cas aujourd’hui, le catalan comme seule langue dans l’éducation, comme seule langue d’affichage dans les rues - Tous les panneaux bilingues ont été enlevées des rues de Barcelone, jusqu’à l’aéroport où l’espagnol « castillan » vient en 3 ème position derrière l’anglais.
A Madrid, malheureusement, la situation politique est la pire pour gérer cette crise: Le gouvernement de droite ne doit sa survie qu’aux divisions de l’opposition, les insoumis espagnols détestant autant le Parti socialiste que le parti conservateur. Quant à Mariano Rajoy, le Président du gouvernement, il manque de charisme, de crédibilité, son parti et lui-même étant régulièrement éclaboussés par des affaires de corruption.
Les nationalistes catalans estiment que la Catalogne a été conquise par l’Espagne. Mais historiquement l’Espagne a-t-elle jamais existé sans la Catalogne ? C’est bien l’alliance entre Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon, comte de Barcelone, qui a fondé l’Espagne moderne il y a 500 ans. L’Espagne sans la Catalogne n’existe pas. Ou alors la France sans l’Occitanie, la Bretagne, le Pays Basque, la Savoie, la Corse bien sûr. Et l’Italie ? Et la Belgique ? Et, et...
Il est dommage qu’à la Sorbonne, Emmanuel Macron ait sauté par dessus cette question dans ces propositions pour l’Europe de demain. Bien sûr la France est mal placée pour dire quoique ce soit aux espagnols: Historiquement nos initiatives ont toujours été catastrophiques: Depuis Napoléon jusqu’à la politique de neutralité du gouvernement Blum pendant la guerre civile espagnole.
Mais aider les espagnols à éviter un divorce qui casserait la vaisselle et les meubles jusqu’à Bruxelles, c’est cela l’urgence européenne. Cela permettrait de définir ce qu’est l’Union européenne: Une prison des peuples ou bien une volonté de vivre ensemble. Pourquoi devrions nous vivre ensemble alors que les espagnols n’y arriveraient pas ? A cette question, Emmanuel Macron n’a pas répondu et c’est pourtant La question qui sous-tend la construction européenne.
   

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