Les bobos contre le peuple ? Oprah Winfrey incarne l'Amérique q'on aime pas celle qui vote ! |
Non, Donald Trump n’est pas fou ! Il vient même de
démontrer une nouvelle fois qu’il est malin et …cynique.
En traitant tous les pays d’émigration sauf la
Norvège – mais pas sûr que vue la
richesse et la qualité de vie en Norvège, beaucoup de norvégiens embarquent sur
des drakars pour émigrer clandestinement aux Etats-Unis – de pays de merde,
le Président américain ne s’adresse pas à nous, il ne s’adresse même pas aux pays
africains ou à Haïti, dont il n’a rien à faire, il s’adresse à son électorat. Disons
les américains moyens, très moyens, l’Amérique profonde, qui a le sentiment de devenir
minoritaire face non pas aux musulmans, non pas aux arabes, mais aux noirs bien
sûr, mais surtout aux latinos. A chaque pays , ses obsessions. On le sait ce n’est
plus qu’une question d’années, les « blancs » ne seront plus
majoritaires aux Etats-Unis.
Finalement Trump est peut-être le chant du cygne de
cette Amérique-là. Elu de justesse avec 2 millions de voix de moins qu’Hillary
Clinton, il continue de bénéficier d’un socle de followers, qui contre vents et
marée - déclarations atomiques contre la Corée du Nord, relance du charbon,
forages pétroliers, et je m’en tape de la planète, et je me fous du
réchauffement climatique, et je me brouille avec notre alliée historique, la
Grande-Bretagne et s’il y a des massacres de masse aux Etats-Unis, c’est parce
que les américains n’ont pas assez d’armes pour se défendre eux-mêmes, et je
tweete plus vite que mon ombre, –
continuent à penser qu’avec Donald, America
is back. Et finalement, cet électorat-là, que pense-t-il d’Haïti ou du Salvador ?
Des pays de merde. Et chez nous, que pensent certains du Mali, du Niger ou de
la Syrie ? Des pays de merde. Donald Trump dit tout haut ce que beaucoup d’américains
ou d’européens pensent des migrants qu’ils soient demandeurs d’asile ou
demandeurs de travail.
Et ce ne sont pas les dénonciations de personnalités
certes tout à fait respectables et brillantes, comme la présentatrice de télé
américaine Oprah Winfrey, ou l’actrice Meryl Streep, qui pourront y changer
quelque chose. Au contraire, elles confortent les «vrais gens» dans leur
opinion que toutes ces protestations sont le fait d’une intelligentsia, de
privilégiés, de bobos qui ne connaissent
rien des difficultés de la vraie vie. Et ce n’est pas parce que chez nous, un Omar Sy ou un
Teddy Riner, dont les parents ont eu fort heureusement la bonne idée – enfin, ils n’avaient pas eu vraiment le
choix - de venir de "pays de merde" pour enrichir notre pays par le talent de leurs enfants, que nous éviterons qu’une
bonne partie de nos concitoyens ne craigne, comme les électeurs de Trump, ou
comme un Eric Zemmour, le « grand remplacement ».
AfD en Allemagne, ayatollahs chrétiens au pouvoir en Pologne,
dérives fascisantes en Hongrie, Marine Le Pen au second tour des
présidentielles françaises, le populisme qui n’est pas synonyme de peuple ou de
populaire nous guette aux détours de prochaines élections.
On n’est pas dans merde.
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