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mardi 3 avril 2018

Avalanches, accidents, hors piste : Faut-il faire payer l’accès à la haute montagne ?

Pour que la montagne reste belle, il faudrait en apprendre ses codes.
 L’hiver 2017-2018 restera une saison tout à fait exceptionnelle pour l’enneigement en montagne. Il y avait longtemps que l’on avait vu autant de neige. Et autant d’accidents. Et de morts. Rien qu’en France, au moins 26 morts, et 3 disparus.
Il y a bien sûr les avalanches. Parfois déclenchées par des imprudents qui par obsession du hors-piste ne respectent pas les consignes de sécurité, les drapeaux à damier indiquant un risque maximal. Il y a aussi ces inconscients, ceux qui s’attaquent à l’ascension du Mont-Blanc, plus près de 5000 mètres que de 4000,  sans entrainement et sans équipement. Ou ces enfants qui se perdent hors piste et vont sauter une barre rocheuse dans le brouillard.
A chaque fois, secouristes, guides, pompiers, se mobilisent pour, au péril de leurs vies, venir au secours des accidentés. Et se pose de plus en plus la question du libre accès à la Haute-Montagne, de qui paie les secours, parfois très coûteux.
La montagne est dangereuse. Et même en la connaissant bien et en étant expérimenté, le risque zéro n’existe pas. Comme le montre, hélas, le décès d’Emmanuel Cauchy, dans une avalanche à Chamonix le 2 avril dernier. Il était l’inverse d’une tête brulée, d’un inconscient, et pourtant…
Pourtant que la montagne est belle. Mais c’est un espace naturel, l’homme n’y est qu’invité. 
Nous l’avons oublié en construisant des équipements prouesses de techniques, permettant aux touristes, aux citadins d’accéder à la haute montagne de plus en plus rapidement, sans marche d’approche, sans en « baver des ronds de chapeau » !. Le danger est là, cette impression de facilité, comme si les sommets n’étaient que des extensions de Montmartre ou des rochers de Fontainebleau.
Nous avons tendance à oublier ce que les anciens montagnards avaient appris de leurs parents, grand parents, de générations en générations ; Que tel couloir pouvait être avalancheux, même une fois tous les 50 ans, que tel versant pouvait être instable, et que si les troupeaux ne « tondaient » pas les alpages en été, les herbes longues retenaient moins bien la neige en hiver.
Dans la gare du téléphérique du Pic Blanc de l’Alpe d’Huez ou au départ de la Vallée Blanche à Chamonix, des panneaux mettent en garde : Skieurs, attention ! Ici commence le domaine de la Haute-Montagne. Mais qui y fait attention aujourd’hui ?  Pour que la montagne reste un espace de liberté, peut-être faudrait-il changer nos comportements, mais là on en revient à des questions d’éducation et de civisme.


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