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vendredi 26 janvier 2018

Arte, Onfray : La Guyane dans tous ses clichés !

ARTE: Moi avoir peur dans jungle !
Est-il besoin de dépénaliser le cannabis ? Quand on regarde la nouvelle série à succès d’Arte : « Maroni, les fantômes du fleuve » ou le dernier essai de Michel Onfray, « Nager avec les piranhas », on se dit que décidément l’abus de substances illicites ou même licites provoquent déjà des ravages. Ils ont dû forcer sur le tafia, les bouteilles de « tête marée », de rhum guyanais à 55°C, les auteurs de ces œuvres, dont la toile de fond est la Guyane et qui sont, comment dire…, hallucinantes ? Non consternantes.
Pauvre Guyane qui n’est que le prétexte, la toile de fond à tous les fantasmes des occidentaux, sur la « jungle », les « tribus », l’enfer vert, le vaudou…
Le feuilleton d’Arte, diffusé jeudi soir, qui a rencontré un franc succès, 4,9 % d’audience, 1million 400 000 spectateurs, est un polar dont l’action se situe en Guyane. Soit !
Deux héros, dont une policière envoyée de France qui accumule toutes les conneries, genre : Moi j’applique la procédure, même face au « capitaine », au chef d’un village de « noirs réfugiés ». Le témoin ne veut pas parler, je l’emmène au poste.
Là, on se pince: Ça se passerait en Alsace ou en Corse, elle ne procéderait pas comme ça.
Et puis il y a le vaudou, la sorcellerie, dont le personnage principal est le paresseux. Le paresseux ? C’est un singe, plutôt sympa, avec une drôle de bouille, et qui comme son nom l’indique semble paresser: Il ne se déplace que lentement et encore tous les 10 jours. Dans la série d’Arte, il devient un instrument maléfique, instrument de scènes de sado-masochisme exotique, mélangeant, vaudou, quimbois, sorcellerie : On a l’impression que les guyanais passent leur temps à boire du sang de singe et à pratiquer des rituels de sorcellerie ! Bien sûr en Guyane, il existe des croyances, des pratiques, on raconte des histoires de soukounyans, de maskililis. Mais sinon, c’est décevant, non ! Les guyanais ne passent par leur temps en rituels occultes.
C’est comme Michel Onfray, qui vient de publier « Nager avec les piranhas », un «carnet guyanais» publié après une brève visite en Guyane. Pour celui qui se veut anti-pensée unique, c’est un recueil d’âneries, dont le summum est : « Les étuis péniens des indiens guyanais ». Là, on se dit :  Le mec, il a dû passer son temps en Guyane à regarder des films X dans sa chambre d’hôtel. Ou alors, c’est un obsédé sexuel ! Parce qu’en Guyane, les indiens ne portent pas d’étuis péniens, ( ou alors, on l’espère, des capotes quand ils baisent) , ils portent le kalinbé, un pagne, souvent de couleur rouge, et dessous ils n’ont rien, comme on a rien sous un slip ou un bermuda.
Lui, il y a vu des étuis péniens. Peut-être a-t-il été fasciné par la bandaison des sexes des indiens. Mais il aurait pu se renseigner !
Ce n’est pas anecdotique. Comme pour les auteurs/réalisateurs de la série d’Arte.
Parce qu’en Guyane, tout, ou en tout cas presque tout, a été étudié. Par des sociologues, des ethnologues, des anthropologues, des géographes, des scientifiques ; Sur les indiens, on peut lire les travaux de Pierre et Françoise Grenand sur les Oyampis, et sur les Wayanas et les tribus « noirs réfugiés », les travaux de Jean Hurault, ou de Arthur Othily de l’ORSTOM. Et même, vous savez quoi, on peut écouter ce que disent ces indiens ou ces djukas, ou bonis qui ont fait des études, ont passé le bac, ou même fait Sciences Po’. C’est dingue, non ? Evidemment moins exotiques que les fantasmes des européens sur la jungle !
Comme on dit, en créole – guyanais - Tout’ jé a jé, mè fout roun bwa an tchou makak, a pa jé.
En gros, cela veut dire. C’est drôle un moment, mais ensuite, y’a des limites à l’enculage !
Les vrais problèmes de la Guyane, ce n’est pas la magie noire.
Hélas !


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