Tant qu'à faire, pourquoi s'arrêter à 13 régions ? |
Sur le papier, cela paraît cohérent:
En diminuant le nombre de régions, on diminue la
suradministration territoriale. Et l’on crée des régions qui seront
compétitives au niveau européen.
Ah! l’Europe ! C’est vraiment une brave fille qui a bon dos.
On peut la mettre à toutes les sauces, elle ne peut pas se défendre. C’est
pratique pour faire passer n’importe quelle réforme, y compris celle-là, qui
partait peut-être d’une bonne intention mais qui va se terminer en usine à gaz
technocratique.
Et nous répétons tous bêtement comme des moutons ce slogan
lancé par nos dirigeants: « Il faut
que la France ait des régions qui soient compétitives au niveau européen; Comme en Allemagne ou en Espagne ».
Or c’est faux ! Et on se pince de voir qu’aucun
journaliste, qu’aucun homme politique de droite comme de gauche ne rétablisse
la vérité.
Regardez donc une carte des 16 Länder en Allemagne. Ou des
15 communautés autonomes espagnoles. Regardez leurs dimensions : En
Allemagne, la Sarre, le Schleswig-Holstein, la Thuringe, la Saxe sont plus
petits que le Limousin ou la
Basse-Normandie, sans parler des villes–Etats comme Hambourg, Brême ou Berlin. C’est
la même chose en Espagne, où les communautés autonomes comme les Asturies,
Murcie, la Rioja et même le pays Basque sont toutes petites.
Que l’on regroupe Basse et Haute Normandie, cela paraît
logique. On peut peut-être rationnaliser ici ou là. Mais créer des super régions
comme Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon : Qui peut croire que cela sera
plus « efficace ». Et puis la logique économique et géographique pour
Montpellier est le dialogue avec Marseille et Lyon. S’il faut ramener Toulouse
là-dedans, ça promet beaucoup d’allers-retours.
Quant à Toulouse, n’est-ce pas avec Bordeaux qu’elle devrait
développer ses synergies ? Et
puis pourquoi casser ce qui marchait. Comme l’Alsace, une des régions les plus
prospères de France, et qui en plus a une vraie identité. Et on la dilue dans
un vaste ensemble, alors qu’un certain nombre de législations, héritées de
l’époque allemande, ne sont pas les mêmes qu’en Champagne-Ardennes et même qu’en
Lorraine
L’argument de la taille et de l’efficacité économique ne
tient pas.
Sinon, faisons une une suggestion : Regroupons
Aquitaine, Poitou charentes Limousin , Midi –Pyrénées, ça fait une. Et puis
Auvergne-Rhône-Alpes, Paca, ça fait deux, et en continuant ainsi on pourrait
arriver à 4 ou 5 régions. Et puis si l’on regroupait encore ces 5 régions, on en arriverait à une seule, histoire
d’être concurrentiel face aux chinois. On l’appellerait comment ? France ?
Ce n’est pas pas leur taille qui rend les Länder allemands
ou les provinces espagnoles dynamiques mais plus simplement, leurs compétences,
leurs pouvoirs, leurs organisations : Et sur ce plan, pour l’instant, rien
n’a été décidé pour les futures régions. C’est ce qu’on appelle mettre la
charrue avant les bœufs.
Découper la carte de France avec des ciseaux à bout rond, tient
plus du rêve d’énarque que de l’aménagement du territoire !
Nous vivons une e-poque formidable.
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