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lundi 21 octobre 2019

Brexit, Catalogne: Respecter la volonté des peuples.

Respecter la volonté du peuple: Mais que veut le peuple ? Et c'est qui le peuple ? 
Les peuples sont de retour. Il faut respecter la volonté populaire.
C’est ce que l’on entend partout.
Il y a 3 ans, les britanniques ont voté. Un Oui au Brexit à 52 % des suffrages exprimés. Ce n’est pas une majorité des électeurs, mais c’est la majorité. Donc on respecte. Mais jusqu’à quand ? Qui a décidé que le peuple n'avait pas le droit de changer d’avis ? Faut-il organiser un référendum pour décider pendant combien de temps il n’est pas possible de changer d’avis ? Et puis ensuite à qui le tour ? L’Ecosse ? L’Irlande du Nord ? Des siècles de Royaume-Uni que l’on désunit en quelques mois.
C’est comme en Catalogne. Les nationalistes catalans décrivent leur situation comme pire qu’au moment de la dictature de Franco, et leur culture comme écrasée par Madrid. Mais à Barcelone aujourd’hui, on peine à trouver des inscriptions officielles en espagnol. Tout est en catalan, unilingue. Les enfants sont scolarisés uniquement en catalan. Les sondages semblent montrer qu’il n’y a pas une majorité pour l’indépendance. Mais il est devenu pratiquement impossible d’exprimer des opinions anti-indépendantistes. Partout ces injonctions :« Parla catalá !». 
Il y a 500 ans l’Espagne moderne était née de l’alliance entre la Castille et l’Aragon, et elle n’a jamais existé sans Catalogne. Mais qui va pouvoir empêcher que l’Espagne ne se délite si le désir de vivre ensemble disparaît.
Aujourd’hui, partout en Europe, ce qui nous différencie nous semble plus important que ce qui nous unit. Nous ne voulons plus payer pour nos voisins : la Catalogne pour l’Andalousie, la Lombardie pour la Campanie, bientôt pourquoi pas l’île de France pour le Limousin ou la Corse. 
Retour 1000 ans en arrière où l’on vivait entre soi, entre villages d’une même vallée et où l’étranger commençait derrière la montagne. 
Et pendant ce temps-là, les milliards de chinois, indiens, américains et russes se frottent les mains de nous voir si désunis. 

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